Ado un jour, à dos toujours... : Interview croisée des trois comédiens de la pièce !

Publié le par Julian STOCKY

 

Bonjour Camille, Anny-Claude et Renato,

 

Merci de nous accorder un peu de votre temps.

 

Vous êtes actuellement à l'affiche, à l'Alambic Comédie, de la pièce «  Ado un jour, à dos toujours... Miskine  !  ». Pour commencer, comment présenteriez-vous ce spectacle  ?

 

Renato  : C'est un spectacle familial, ouvert à tous et plus particulièrement aux familles avec des enfants, notamment des adolescents.

 

Anny-Claude  : L'axe est clairement la comédie familiale, on est vraiment dans ce créneau.

 

Renato  : L'écriture a été faite de manière à ce qu'il y ait énormément de quotidien dans toutes les séquences. Ces dernières sont, je pourrais dire, un peu télévisuelles et chacune apporte un moment quotidien de la vie de la famille Lamartine.

 

Sans tout en dévoiler, quels grands thèmes sont abordés pendant cette heure et quinze minutes de spectacle  ?

 

Camille  : L'adolescence  !

 

Renato  : Chaque tableau a un peu sa thématique, qui est très simple, de la vie de tous les jours.

 

Anny-Claude  : C'est l'évolution d'une adolescente. Toute famille et tout adolescent peut s'y retrouver. On y voit l'adolescente et son carnet de notes, l'adolescente qui sort, l'adolescente qui essaye de gratter ses parents. Souvent, ce sont les ados qui font tourner les parents en bourrique, là les auteurs ont joué sur le fait que les parents se «  vengent  » un peu. Pour que l'on en rigole.

 

Renato  : Tout le monde en prend pour son grade. A la fois la mère, qui est peut être un peu «  trop  » par moment. Aussi le père qui, parfois, fuit ses responsabilités. Car c'est toujours compliqué lorsque l'enfant est une fille et que le relation mère-fille est alors sans doute plus simple. La fille en prend aussi plein son grade en tant qu’adolescente.

 

Anny-Claude  : C'est une famille aimante, une famille ensemble. Beaucoup de comédies mettent en avant des familles divorcées mais n'oublions pas qu'il y a aussi plein de gens qui sont encore ensemble. Ici, c'est une famille traditionnelle.

 

Renato  : Quand on dit que les scènes sont quotidiennes, elles le sont vraiment. Il y a notamment une scène très drôle, celle des toilettes.

 

Anny-Claude  : Les gens adorent, c'est tellement vrai, tout est réaliste. Le public a souvent vécu ou va vivre ce qu'on lui présente.

 

Renato  : N'oublions pas l'adolescente aux soldes avec sa mère. Ce sont vraiment des séquences quotidiennes que toute famille vit. C'est un peu «  Scènes de ménages  » au théâtre.

 

Les réactions du public le montrent, il y a toujours beaucoup de bienveillance et de gentillesse.

 

Camille  : On a voulu ne pas donner un côté trop caricatural à l'ado, comme il peut y avoir sur beaucoup de spectacles. Car l'ado, à la base, est déjà une caricature. Là, c'est évidemment théâtralisé, avec un côté grossi, mais sans être caricatural. Le jeu est très quotidien.

 

 

Quels sont les retours que vous avez pu avoir à la sortie  ? Les gens se sont ils reconnus  ?

 

Camille  : Toutes les critiques que nous avons eues vont dans ce sens.

 

Anny-Claude  : Même pendant le spectacle, où les gens commentent, nous répondent. Je fais exprès dans la scène du carnet de notes de leur laisser le temps de s'exprimer. On a cassé le quatrième mur, c'est intéressant. Ce n'est pas un spectacle interactif mais on peut y mettre de l'interaction. Donc, si les gens commencent à nous parler, évidemment on va en jouer. Ils adorent cela.

 

Les gens s'y retrouvent, rigolent. Les ados aussi mais parfois un peu moins car ils viennent à se rendre compte qu'ils sont vraiment comme cela. Ils en rigolent car c'est bienveillant, ce n'est jamais dans une critique de l'ado.

 

Renato  : C'est une famille qui a été construite par les auteurs vraiment sur l'amour. Ces trois personnages s'aiment beaucoup beaucoup beaucoup.

 

A titre plus personnel, avez-vous eu des sources particulières d'inspiration pour incarner votre personnage  ?

 

Camille  : Je me suis inspirée de moi-même pour tout le côté un peu «  flemme  » qu'elle a parfois. J'ai eu beaucoup de mal, à l'inverse, sur le côté insolant et sur sa malice. On a beaucoup travaillé sur ça parce que je ne le suis pas du tout. J'ai essayé aussi un peu de piocher sur mon petit frère.

 

Renato  : Il faut dire également que le texte a été écrit de telle manière à ce que nous, comédiens, n'ayons plus qu'à suivre. Un des auteurs, Jérôme Paquatte, a pris sa famille pour exemple. Il avait vraiment le sujet en face de lui, il a retranscrit son quotidien. Quand je vois le rôle de Chloé jouée par Camille, c'est exactement l'une des adolescentes que je connais de Jérôme.

 

On a eu aussi la chance d'être dirigés pas au mot près mais presque. Jérôme savait exactement ce qu'il souhaitait dans la direction d'acteurs, nous n'avons pas eu besoin de chercher trop d'exemples à gauche et à droite.

 

Anny-Claude  : Nous avons tous des familles, nous savons tous ce que c'est. J'avais déjà travaillé avec Jérôme, il m'a dit qu'il voulait que je sois telle que je peux être dans mon essence de femme et de comédienne. Tout est écrit, c'est logique, ce sont des parents aimants. On peut très vite se mettre dedans.

 

Le succès de la pièce est tel que vous doublez les représentations le week-end. Comment se passe l’enchaînement  ? Trouvez-vous facilement votre rythme  ?

 

Anny-Claude  : C'est simplement le public qui est différent.  Nous recommençons quelque chose qui est pareil mais en différent.

 

Camille  : On fait la même pièce mais les réactions ne sont pas les mêmes.

 

Anny-Claude  : C'est là l'avantage de la comédie, ce n'est jamais la même chose car le public réagit différemment.

 

Renato  : L'intervalle n'est que de dix minutes, pour nous c'est comme si nous jouions une pièce de trois heures. On est sur l'énergie de trois heures justement.

 

Anny-Claude  : Pour l'avoir fait l'été dernier, quand on a trente minutes de coupure, c'est très dur car on a le temps de redescendre. Là, au moins, c'est comme si de rien n'était.

 

Renato  : On est dans notre bulle, on n'en sort pas.

 

 

Camille  : A partir du moment où l'on rentre sur scène, on est une famille, jusqu'à ce que l'on en ressorte.

 

Anny-Claude  : On est super heureux que ça marche ainsi. L'équipe va se doubler, nous allons partir en Avignon.

 

Renato  : Le succès de cette pièce s'est fait sentir dès la deuxième semaine, ce qui est quand même assez étonnant surtout dans un contexte parisien avec beaucoup d'offres. Au moment de la création de la pièce, on ne savait pas quelles seraient les réactions du public. Et on s'aperçoit qu'il rit beaucoup.

 

Camille  : D'ailleurs, les endroits de rire changent aussi à chaque représentation.

 

Renato  : Oui, car il y a plusieurs comiques. Celui des personnages, celui de situation, celui du texte aussi.

 

Anny-Claude  : Je pense notamment à la scène du carnet de notes, qui est particulièrement drôle. Il y a beaucoup de ruptures qui permettent cela. On s'amuse beaucoup, on y va, on s'éclate.

 

Renato  : Le fait que l'on s'amuse autant en tant que petite famille fait que le public s'amuse autant que nous. Il y a quelque chose de l'ordre du communiquant, de la communication et de l'interaction, y compris là dessus avec le public. Ce dernier s'amuse autant que l'on s'amuse, c'est agréable car on reçoit autant d'énergie que l'on en donne.

 

En conclusion, comment définitivement inciter les lecteurs à venir voir le spectacle  ?

 

Anny-Claude  : S'ils veulent partager un moment en famille, c'est vraiment l'occasion. L'horaire, le format sont faits pour. La nouvelle génération de parents sort beaucoup avec ses enfants, là, vraiment, c'est la comédie où tout le monde s'y retrouve. On ne se moque de personne, ni des ados ni des parents.

 

Camille  : Ce format un peu télévisuel, comme tu le disais Renato, plaît beaucoup aux ados parce qu'ils sont souvent devant la télé. Là, ils sont devant leur écran mais au théâtre.

 

Renato  : C'est une sortie familiale éducative, avec du texte. C'est assez rare qu'une sortie permette à tout le monde d'y aller ensemble et de se retrouver dans le jeu.

 

Anny-Claude  : Les plus petits s'éclatent aussi. Des enfants de sept ou huit ans s'y plaisent, ils ont l'impression de voir sur scène leur grande sœur.

 

Renato  : C'est la sortie familiale de référence du moment. Dernière petite précision, ce n'est pas un spectacle pour enfant, c'est vraiment un spectacle pour adulte dans lequel les enfants s'y retrouvent. Bref, c'est une vraie comédie très simple qui ne cherche aucune autre ambition que celle de faire rire son public, de l'amuser autant que nous nous amusons.

 

Ce fut un plaisir d'effectuer cet entretien avec vous trois  !

Publié dans Théâtre

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article