La très jolie trilogie de Laurent Baffie : Interview croisée avec quatre des comédiens !




Bonjour à tous,
Merci Marie-Laetitia, Anita, Loïc et Daniel-Jean de nous accorder un peu de votre temps.
Vous êtes actuellement sur scène, au Splendid, avec « La très jolie trilogie » de Laurent Baffie. Très simplement, comment présenteriez-vous ce spectacle ?
Daniel-Jean : C'est un Feydeau cochon.
Loïc : C'est ça, c'est une parodie de boulevard sexuel.
Daniel-Jean : Cette parodie est écrite et montée comme une vrai pièce de boulevard.
Marie-Laetitia : Ce sont trois pièces, avec trois histoires différentes et chaque comédien joue trois personnages différents.
Loïc : C'est vrai que ce sont trois histoires, c'est intéressant, sinon cela aurait fait trois fois la même pièce, ce qui aurait été un peu bizarre :) Il faut savoir que, puisque les personnages couchent tous ensemble dans les pièces, la plupart des répétitions, sur l'idée de Laurent, ont été l'occasion de tous se découvrir sexuellement :):):) Cela s'est vraiment très bien passé.
Daniel-Jean : Pour dire des choses un peu moins sérieuses quand même, c'est un peu comme ces pièces du XIXè siècle, ces pièces de mœurs, où un commissaire réalise des flagrants délits dans des chambres d’hôtels. C'est exactement cela ici, avec le mari trompé par sa femme, l'amant, le fils. Sauf que, là, en plus, il y a un peu de tout, les parents couchent avec les enfants notamment.
Anita : Il y a un peu un côté cauchemar psychanalytique quand même dans chaque pièce.
Sans tout en dévoiler, quels sont les principaux thèmes et sujets qui sont abordés ?
Daniel-Jean : On peut le dire, c'est le cul.
Loïc : C'est facile, on peut citer pour cela les titres des trois pièces : « Ma sœur est une pute », « Ma femme a eu une grosse bite » et « J'ai baisé ma mère ».
Daniel-Jean : Je dirais que c'est plus freudien que jungien quand même.
Marie-Laetitia : C'est vrai que ces titres décrivent bien les histoires.

Selon les retours que vous avez pu avoir en sortant de scène, qu'est-ce qui a plu aux spectateurs qui sont venus vous voir ?
Daniel-Jean : L'énormité !
Marie-Laetitia : Les comédiens !
Loïc : Anita Robillard !
Daniel-Jean : La ficelle est grosse, pour ne pas dire autre chose. Les gens ont adoré cela.
Loïc : Nous sommes sept comédiens sur scène, c'est toujours génial et agréable pour le public de voir une pièce de troupe.
Daniel-Jean : La grossièreté est tellement poussée à bout que ça en devient presque surréaliste.
Loïc : Oui, c'est ça, ça en devient drôle.
Marie-Laetitia : C'est tellement tellement vulgaire que c'est très très drôle.
Vous évoquiez cette grossièreté. Justement, étiez-vous à l'aise au moment de l'aborder ?
Daniel-Jean : Il faut l'assumer au départ. Typiquement, je dis, à un moment : « Tu te rappelles quand il t'a bouffé le cul en 68 ? ». Il faut, j'insiste, l'assumer quand même. Mais, comme c'est drôle, c'est plus facile.
On a juste Emmanuelle Clove qui nous a été imposée par la Mairie de Paris :)
Loïc : Emmanuelle Clove a quand même connu Sacha Guitry personnellement.
Daniel-Jean : On est dans quelque chose de très drôle qui nous amuse beaucoup et le public aussi. Donc c'est parfait.

Chacun interprète, vous le disiez, jusqu'à trois personnages. Avez-vous des petites astuces pour passer facilement d'un rôle à un autre, dans le même spectacle ?
Marie-Laetitia : Le texte nous aide bien pour cela, c'est écrit de façon à ce que ce soit plus facile pour nous.
Anita : C'est assez amusant du coup car c'est rare d'avoir la possibilité de passer d'un personnage à un autre, très rapidement, sur une même pièce. Ce sont à chaque fois des rôles de composition, on arrive dans des situations différentes.
Marie-Laetitia : C'est vrai que les personnages sont quand même très différents à chaque fois, c'est donc plus facile.
Anita : C'est plutôt, je trouve, un exercice amusant.
La distribution est alternante. Du coup, en fonction de vos partenaires de scènes, de petites adaptations sont-elles nécessaires ?
Anita : Bien sûr ! Forcément, c'est d'ailleurs très chouette, ça change. Il y a des choses que l'on retrouve avec les uns mais pas avec les autres, et inversement. C'est très agréable. Ce n'est pas quelque chose que l'on connaît souvent dans d'autres pièces, c'est plutôt sympa.
Marie-Laetitia : C'est un plus pour nous, c'est une grande troupe et c'est plutôt agréable.
Anita : Quand on joue ainsi, on n'est jamais vraiment installé sur la longueur, du coup l'adrénaline revient quand on reprend.
Marie-Laetitia : On ne tombe pas dans une routine.
Anita : Ce qui est sympa.

Après quelques semaines de représentations, vous permettez-vous déjà quelques adaptations et interprétations pour surprendre vos partenaires ?
Anita : Nous nous adaptons tout le temps mais nous n'improvisons pas.
Marie-Laetitia : L'auteur est très gentil mais il souhaite que l'on respecte le texte.
Anita : A l'inverse, il fait évoluer le texte en permanence. Il arrive chaque soir avec de nouvelles idées. On est dans un travail permanent de recherche.
Marie-Laetitia : Il accepte aussi parfois certaines de nos propositions, que nous luis soumettons avant bien entendu.
Avant de monter sur scène, vous sentez-vous à présent déjà à l'aise, en confort ? Ou le trac des premières est-il encore présent ?
Daniel-Jean : Non, plus maintenant. On essuie les plâtres pendant environ trente représentations car nous devons tous trouver nos repères. Il faut aussi que nous mettions en place nos effets, il faut donc se mettre en conditions, apprendre à jouer les uns avec les autres, apprendre à se connaître, s'aider.
Marie-Laetitia : Certains se connaissaient déjà. J'avais, par le passé, travaillé avec Daniel-Jean.
Daniel-Jean : Il faut du temps puis, ensuite, ça roule. Nous sommes à présent plutôt dans cette deuxième phase.

Pour terminer, que dire pour définitivement inciter les lecteurs de cet entretien à venir voir la pièce ?
Daniel-Jean : On est là pour rire, pour s'amuser. C'est hyper divertissant, c'est une farce.
Marie-Laetitia : C'est sans filtre et sans limite.
Daniel-Jean : C'est uniquement pour le plaisir !
Ce fut une joie d'échanger avec vous quatre !