Fabrice Pochic revient sur son parcours et décrit ses envies artistiques !

Bonjour Fabrice,
Merci de nous accorder un peu de votre temps.
1/ Fabrice, vous êtes un artiste aux multiples casquettes, vous avez de nombreuses cordes artistiques, théâtre, comédies musicales, chant, d’acting aussi récemment, photo… Quel a été votre parcours jusqu’à présent ?
Ce qui me fait vibrer, c’est d’être sur un plateau, j’aime chanter, j’aime jouer. J’ai été danseur professionnel, pendant plus de 20 ans. J’ai commencé ce métier par la danse classique. J’ai fait des études de biochimie, je voulais être kiné, à la base. Et puis ma passion pour la danse a fait basculer ma vie. J’ai eu la chance de rentrer à l’opéra de Marseille à l’âge de 21 ans, dans une compagnie professionnelle comme stagiaire pendant 3 ans. Je suis parti en bas de l’échelle et j’ai monté les échelons jusqu'au Corps de Ballet. La ville a licencié 19 danseurs, dont je faisais partie puis j’ai décidé de monter à Paris, tous les étés pour prendre des cours et rencontrer d’autres danseurs et d’autres professeurs surtout. Il faut se nourrir de plein de techniques et de rencontres.
Mon premier contrat à Paris était au Théâtre du Châtelet : « L’Enfant et les Sortilèges », « Les Mamelles de Tirésias » et un ballet néo-classique qui s’appelle « Parade », sur une musique d’Erik Satie. J’ai eu la chance de danser avec deux grandes Etoiles de l’Opéra de Paris, Eric Vu-An et Noëlla Pontois. J’ai travaillé dans beaucoup de cabarets et de grandes maisons comme les Folies Bergères, le Paradis Latin, le Moulin Rouge et Le Lido de Paris pendant 10 ans. J’ai voyagé dans le monde entier. C’était un rythme de nuit très soutenu, deux spectacles par soir, 6 jours sur 7.
Pendant 6 ans, j’ai travaillé avec M Jérôme Savary (créateur du Grand Magic Circus) à l’Opéra Comique, qui faisait jouer les danseurs, chanter les acteurs, danser les chanteurs, dans un véritable esprit de troupe. C’était la fête tous les soirs ! J’ai joué notamment une comédie musicale sur la vie de Mistinguett, qui s’appelait « La Dernière Revue », avec Liliane Montevecchi, Ginette Garcin et une troupe fabuleuse de danseurs, comédiens.
En 2005, j’ai décidé d’arrêter de travailler la nuit et j’ai quitté le Lido. M Savary m’a rappelé pour refaire une production de la « Veuve Joyeuse » puis M Jean Lacornerie, directeur du théâtre de la Croix Rousse à Lyon, m’a donné mon premier rôle de comédien dans une comédie musicale, « Lady In the Dark », qu’il mettait en scène d’après une pièce de Kurt Veill. En 2009, j’ai eu la chance de jouer dans ma comédie musicale préférée : « Les Misérables », à Lausanne durant 2 mois et demi. Puis « Shrek » en 2012, au Casino de Paris.

Depuis 4 ans, je fais de l’image. J’ai commencé par un film institutionnel. Il y a 3 ans, j’ai joué dans un court-métrage qui s’appelle « Le miroir d’Alice », qui a fait beaucoup de festivals et remporté pas mal de prix. Le Réalisateur s’appelle Benoît Lelièvre, il m’a donné le rôle du père. C’est l’histoire d’une petite fille chinoise, qui a été adoptée par des parents français et qui décide d’aller à la rencontre de sa mère, à Shanghai. Dernièrement, j’ai joué un rôle dans la série « Les Mystères de l’Amour ». Je fais aussi le modèle de temps en temps pour des photos et tournages.
Je chante également dans un groupe de variété française, le groupe NEVADA, pour les comités d’entreprise ou des personnes âgées. C’est un spectacle sur la chanson française des années 60 à 80… On a monté un nouveau spectacle qui s’appelle « La Croisière » dans lequel on voyage et chante dans toutes les langues.
D’ailleurs, j’ai un autre métier, je fais de la réflexologie plantaire en énergétique chinoise. J’ai fait une formation en 2012, où j’ai eu creux de la vague pendant 2 ans, je ne faisais pas assez vieux pour jouer les papas, et trop vieux pour faire les premiers rôles. Donc je me suis formé à autre chose, j’ai voulu prendre du recul avec ce métier qui est prenant.
Je suis mon seul agent, c’est un vrai métier aussi de trouver les castings. Il faut savoir se vendre, surtout à notre époque, avec tous les supports que l’on a. Donc c’est moi qui fais mes bandes démos, je me débrouille pour récupérer les images etc…
Dans ce métier, le plus dur est de durer en fait. Ce n’est pas juste d’y arriver. Ok, j’ai fait ça mais la suite c’est quoi ? Je pense que le travail paie.
2/ D’un point de vue artistique est-ce que vous retrouvez certains liens entre ces disciplines? Est-ce que, par exemple, à l’image, vous vous êtes servis de ce que vous faisiez avant d’être comédien ? Ou, inversement, est-ce dissocié dans votre esprit et votre jeu ?
Ca fait plus de 25 ans que je fais ce métier, je connais bien le corps. Alors je me sers du danseur que je suis. Je crois qu’il est très important qu’un acteur joue avec son corps, comme un chanteur chante avec tout son corps.

J’ai toujours une soif d’apprendre, de rencontrer des gens et de me remettre en question mais dans le bon sens : c’est-à-dire ne pas me dire « je n’y arrive pas ou quoi que ce soit » mais c’est juste toujours faire confiance à la vie et aux rencontres et de dire « ben voilà, j’aime ça, je sais ce que je sais faire, mais j’ai envie de découvrir d’autres chemins ».
En janvier dernier, j’ai fait un stage d’acting face à la caméra, « Permis 2 Jouer » avec le coach Régis Mardon, réalisateur de films et reportages, récompensés, homme de terrain. Pour la petite anecdote, il a été mon coach AU Studio Pygmalion, il y a 16 ans ! C’était une retrouvaille en fait. Dans ce stage, on est en situation de casting un jour avec des directeurs de casting et le lendemain on rencontre les réalisateurs. A la fin du stage, on a une petite bande démo. Je dirais que ça a ré-accordé mon instrument en fait. Je suis un boulimique, perfectionniste aussi, mais il faut aussi se laisser surprendre, surtout en tant qu’acteur.
3/ Très spontanément, parmi vos expériences, laquelle vous a le plus marqué ?
Une seule ? « Lady In the Dark » en 2008 et la rencontre avec M Jean Lacornerie à Lyon. Parce que ça m’a permis de rencontrer le milieu de la comédie musicale à Paris. J’ai travaillé avec des acteurs que j’admirais. Certains sont devenus des amis proches.

4/ Pour terminer, quelles sont vos actualités du moment ? Si on se projette un peu sur la suite, quelles seraient vos envies artistiques ?
J’aimerais avoir un rôle important, dans une comédie musicale. Quelque chose à défendre. Et puis tourner plus et jouer dans un pièce de théâtre .
Sur un type de rôle en particulier ?
Non, pas particulièrement. J’aime bien le cinéma d’auteur. J’aimerai bien un vrai rôle de méchant. Parce que, quand on me voit, ce n’est pas ce qui transparaît.
Merci beaucoup Fabrice pour cet échange très agréable !