Valérie Leboutte revient sur son parcours et évoques ses projets !

Publié le par Julian STOCKY

 

Bonjour Valérie,

 

Quel plaisir d'effectuer cette interview avec vous !

 

1/ Vous êtes une artiste aux riches et nombreuses expériences, sur différents supports et dans différents domaines. De façon plus générale, qu'est-ce qui vous plaît tant dans votre métier ?

 

Soyons honnêtes, je suis attirée par une forme de liberté sur le plan personnel. Par le fait de se mettre dans la peaux de personnages, de chercher, d'observer des gens, de se raconter un avant et un après, de créer une enveloppe, un passé, un présent est un imaginaire qui va autour du personnage. Ce dernier est présent sur scène, à l'image ou en chanson, art que j'ai interprété il y a plusieurs années.

 

Raconter des univers est plaisant.

 

2/ Justement, entre ces différents supports et univers, retrouvez-vous des liens et des parallèles ?

 

Rien n'est séparé. Après, il y a différentes manières de jouer. On ne peut pas jouer pareil au théâtre, en télévision ou dans la rue. Le chant se rapproche plus de la caméra car c'est quelque chose de plus ressenti. Au théâtre, c'est évidemment ressenti mais c'est une autre projection, il y a de l'ordre de l'intime et de l'ordre du spectaculaire, du spectacle. Ces deux axes sont différents mais se regroupent.

 

Avoir fait du théâtre de rue me donne quelque chose dans le corps qui est différent, le fait de faire du cinéma ou de l'image me donne des moments d'intimité ou d'écoute qui sont plus forts au théâtre. Tout s'imbrique malgré tout, il est impossible de dissocier les métiers artistiques.

 

J'écris un peu, je sais que cela m'aide. Jouer m'aide pour écrire, tout a un lien, tout est connecté.

 

3/ Parmi vos nombreuses et riches expériences, l'une d'entre elles vous aurait elle particulièrement marquée ?

 

Chaque expérience me marque, c'est d'ailleurs cela, je pense, qui m'a sauvé et qui m'a aidé tout au long de mon parcours. Chaque expérience est un livre que l'on ouvre, qu'on lit, qu'on vit et qu'on referme. Qui sert pour après, dont on garde un bon ou un mauvais souvenir.

 

Je me suis rendue compte que les très belles expériences sur le plateau ne sont pas celles qui donnent, au final, le meilleur résultat. Je vis à présent de moment à moment, ce que je fais en ce moment est la chose la plus importante de ma vie puis, après, ce sera une autre chose.

 

C'est comme un domino en fait. Ma première expérience au cinéma était avec Chabrol dans « Une affaire de femmes », j'étais encore à l'école du Passage à ce moment-là  . Sur le plateau, Isabelle Huppert m'a trouvée super chouette, elle m'a présenté à sa sœur avec qui j'ai fait deux films.

 

Il n'y a donc pas de chose plus marquante. J'ai joué au théâtre avec Tapie, c'était une expérience forte et puissante, mais c'est une expérience parmi les autres. Chaque chose vous apporte à chaque moment de vie. Ce qui est marquant pour moi aujourd'hui ne l'aurait pas été il y a dix ans.

 

Quand on a une récurrence sur une série comme « Le tuteur », on sent le personnage évoluer, on sent que le public nous aime, on voit le nombre de scènes augmenter. C'est gratifiant. Mais ce n'est qu'une étape.

 

4/ Face au rythme qui peut être parfois soutenu sur un plateau de tournage, avez-vous une méthodologie de préparation particulière ?

 

La première chose est de savoir son texte sur le bout des doigts. Sur un plateau, il est très difficile d'avoir la concentration donc celle ci ne doit pas être utilisée pour se rappeler de son texte. Les mots doivent faire partie de nous. Je mets mon texte en bouche, je le dis en faisant la vaisselle par exemple. Pour que, sur le plateau, rien ne puisse me perturber.

 

Il faut aussi beaucoup d'écoute, pour pouvoir rebondir. Il est important de connaître son texte mais aussi celui des partenaires. Sans oublier une disponibilité totale car on devient un matériau. Ce matériau n'est, tout d'un coup, plus moi, plus Valérie. A partir du moment où je suis maquillée, rien ne peut me vexer ni m'atteindre. Même si le personnage doit souffrir ou pleurer, je ne dois pas souffrir. C'est comme cela que je travaille à présent, avant je faisais différemment. On n'est pas là pour être touché, on est là pour toucher les autres, que ce soit dans le rire, les larmes ou la colère. L'oubli de soi est important, il ne faut pas non plus se regarder, il faut s'oublier. Je suis une glaise bien à point et travaillée par le réalisateur.

 

5/ Quels sont vos projets et envies artistiques du moment ?

 

Aujourd'hui, j'ai l'envie d'écrire. J'ai deux projets dans ce sens, un roman et un seul en scène. Je suis en période contemplative, j'en ai profité pour couper en allant plusieurs semaines au Brésil. Je ne sais pas encore si je vais les mener l'un après l'autre, ou simultanément.

 

Je souhaite partir aussi à Bruxelles, ce sont mes racines et je me rends compte de leur importance. Je les aies en moi, j'ai envie de les revendiquer, de les vivre normalement, de rencontrer des gens d'une façon traditionnelle.

 

Il y aura prochainement la sortie de « Mon brillantissime divorce », le film de Michelle Laroque dans lequel je fais une apparition.

 

Merci Valérie de nous avoir accordé un peu de votre temps !

Publié dans Télévision

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