L'Amour est dans le prix : les comédiennes évoquent cette chouette pièce !

Publié le par Julian STOCKY

 

Bonjour Blanche, Vanessa et Izabelle,

 

Vous êtes toutes les trois à l'affiche de la pièce « L'amour est dans le prix ». Merci de nous accorder un peu de votre temps.

 

1/ La pièce se joue au théâtre du Gymnase, jusque début janvier. Pour commencer, quelle histoire est racontée dans ce spectacle ? Quels sont les thèmes mis en avant ?

 

Izabelle  : C'est le thème de l'amour avant tout, comme l'indique le titre. On y retrouve trois couples à la croisée des chemins, cela évoque aussi le démon de midi. La pièce parle à tout le monde, ce sont des histoires souvent vécues.

 

Vanessa  : Cela parle, j'ai envie de dire, malheureusement à tout le monde. Les gens s'y reconnaissent.

 

Izabelle  : C'est sur la base d'un Vaudeville, avec la maîtresse, le mari, la femme.

 

Vanessa  : Et la belle-mère ! C'est vraiment la croisée des chemins. Avec tous ces moments où l'on se pose des questions sur la vie, sur les sentiments, par rapport à ce que l'on a vécu. C'est abordé de manière drôle car il vaut mieux en rire. C'est aussi très actuel.

 

Izabelle  : Il y a la crise de la quarantaine, le couple qui s’étiole pour l'une où il n'y a plus vraiment de magie. L'envie d'un bébé pour une autre, la plus jeune des femmes de la pièce. Le côté désabusé, enfin, pour la femme qui a plus de vécu.

 

Blanche  : Tu parles de moi là:)  :)  :)  :) ?

 

Izabelle  : Oui :) Du côté des hommes, on y retrouve des questions qu'ils peuvent se poser autours de l'amour. Tout plaquer pour refaire sa vie, est-ce une bonne idée ? Tout cela est assez drôle, avec quand même des moments d'émotion assez forts.

 

Vanessa  : On parle juste de ce qui se passe dans la vie de tout le monde. C'est pour cela que le spectateur se reconnaît. Que ce soit dans le divorce ou encore dans le fait d'être quitté. On essaie de faire rire avec.

 

2/ Comment présenteriez-vous chacune votre personnage ? Quelles sont leurs principales caractéristiques ?

 

Izabelle  : Je suis en couple depuis 17 ans avec mon mari, nous avons déjà trois enfants. Mon mari travaille beaucoup, du moins je le crois. Mais je vais m’apercevoir que ce n'est pas uniquement le travail qui l'empêche d'être souvent présent à la maison, au près de ses filles. C'est un père qui est devenu absent finalement mais qui se sert du prétexte de gagner beaucoup d'argent pour argumenter que ses horaires permettent à la famille d'avoir un certain standing.

 

Mon personnage est en bout de route, sur le côté séduction qu'elle peut avoir avec son mari. Ils sont tombés dans une routine absolument étouffante. Elle-même, elle s'est carrément oubliée, elle s'est effacée. Elle est malheureuse, elle est triste. Mais il y a belle évolution du personnage car, finalement, elle aime encore son mari et va tout faire pour le rattraper. Quand elle va voir que c'est foutu, elle va se venger. C'est une sorte de révélation pour elle.

 

Blanche  : C'est une belle-mère déjantée, qui parle difficilement à sa fille, car elles sont un peu fâchées. Elle a vécu. J'ai aimé le côté complètement libre de ce personnage, qui a fait le tour des choses. Elle ne s’embarrasse plus.

 

Mis à part ce personnage, je suis tombée avec une équipe extraordinaire, de bonne camaraderie. Je me régale avec ces jeunes femmes qui sont formidables. Je suis arrivée sur ce projet grâce à ma rencontre avec Clair Jaz. C'est une très belle aventure humaine, avec une équipe géniale.

 

Vanessa  : Je joue Fanny, la maîtresse. Elle est complètement folle, c'est une fille qui bosse, qui a la trentaine mais qui veut toujours plus. Plus d'argent, plus d'amour, elle veut un enfant, puis un deuxième. Je pense qu'elle est très malheureuse à l'intérieur, elle comble le vide par tout et n'importe quoi. Elle est tout le temps dans l’excentricité, dans la folie, elle est assez bipolaire aussi. Elle est une princesse, ce qui est trop facile ne l'intéresse pas. C'est très plaisant à jouer. Ce rôle de composition est intense à interpréter.

 

Nous nous éclatons beaucoup, on s'aime énormément, la troupe est formidable. Tout le monde a sa carrière, son passif, beaucoup ont fait des seuls en scène mais il y a un respect énorme, dans une excellente ambiance.

 

3/ La distribution est alternante. Quels liens faites-vous entre les comédiens ? Vous inspirez-vous les uns des autres ? Ou restez-vous plutôt autonomes dans l'interprétation ?

 

Izabelle  : Clair Jaz a eu l'intelligence de prendre des alternances qui n'ont rien à voir les unes avec les autres. Elle ne demande pas une copie du rôle, chacun arrive avec sa personnalité et propose autre chose.

 

J'ai deux maris et deux mères. C'est carrément autre chose et cela me fait jouer autre chose. L'écoute n'est pas la même non plus. C'est super agréable, j'ai l'impression que ce n'est pas la même pièce.

 

Blanche  : J'ai eu beaucoup de bonheur à travailler avec Clair, qui ne dénigre jamais le comédien. Elle a des façons de faire très agréables, avec une sensibilité folle.

 

4/ Quelles sont les clés du succès de cette pièce ? Pourquoi plaît-elle aux spectateurs qui viennent vous voir sur scène ?

 

Vanessa  : Ma robe de Beyonce ! Mon décolleté plongeant !

 

Blanche  : La petite culotte d'Izabelle aussi.

 

Vanessa  : Plus sérieusement, les gens peuvent se reconnaître. Ou alors ils reconnaissent des amis ou de la famille. C'est une comédie moderne qui parle à tous.

 

Blanche  : Il y a du rythme, sans temps mort.

 

Vanessa  : Clair a pris le parti de ne pas nous mettre dans un décor de Vaudeville ou de comédie de boulevard. Nous sommes sur un plateau complètement nu, avec du plexiglas, ce qui laisse plus de place à notre jeu.

 

Le plateau est toujours dans l'action, ce qui est super intéressant. Nous sommes en permanence à l'écoute, sur la brèche.

 

Izabelle  : C'est une pièce qui enlève toute notion de temps. Même s'il y a une évolution de tous les personnages, on ne sait pas quelle saison est jouée, ni sur quelle durée l'action se déroule.

 

Il y a de beaux jeux de lumière, avec une musique très sympa. Un combat de boxe très chouette est même proposé à un moment donné. Nous rions beaucoup entre nous aussi, ce qui détend l'atmosphère.

 

5/ La pièce est à l'affiche jusque début janvier. Quelle suite aimeriez-vous y donner ?

 

Vanessa  : Apparemment, nous serions prolongés jusque début avril au Gymnase. Partir en tournée nous plairait beaucoup aussi.

 

Blanche  : Il faut, pour cela, trouver les lieux. Ni trop grands ni trop petits. J’aime bien les petites salles car on peut y jouer vrai. L'émotion passe mieux que lorsque l'on se met à parler faux, pour aller chercher le dernier rang. J'aime ce rapport de proximité avec le public.

 

6/ Pour terminer, très simplement, que dire de plus aux lecteurs pour les inciter à venir voir la pièce ?

 

Izabelle  : Le texte est bien écrit, la mise en scène est rythmée, enlevée, originale. Six comédiens à fond, avec une bonne dynamique et une bonne énergie. C'est un thème qui n'est pas forcément très rigolo mais on en rigole justement. Cela fait du bien de se lâcher sur des choses plus difficiles.

 

Vanessa  : Venez, on va vous remonter le moral. Notre metteur en scène aimerait avoir une piscine, donc venez !

 

Ce fut un plaisir d'effectuer cette interview avec vous trois !

Publié dans Théâtre

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