Virginie Stevenoot évoque sa nouvelle pièce de théâtre !
Bonjour Virginie,
Quel plaisir de vous retrouver pour une nouvelle interview.
1/ Vous êtes actuellement à l'affiche, au théâtre Les Feux de la Rampe, de la pièce « La logique des femmes ». Quelle histoire y est racontée ? Quelles en sont les principales thématiques ?
Antoine Beauville est l'auteur de cette pièce et c'est plutôt sympathique qu'un homme cherche à défendre à ce point la condition des femmes. Je dirais que, en toile de fond, on parle et on défend la cause féminine.
On se moque gentiment de la religion, parce que l'on est dans une comédie. Avec ce qui peut paraître absurde, un peu too much aussi sur certaines choses. On fait également le pari de dire que Dieu n'est peut-être pas qu'un homme. Pourquoi décider qu'il serait un mâle ? Il pourrait être autre chose.
Le rideau s'ouvre, Lola que j'ai la chance d'interpréter est une working-girl qui dévore la vie par tous les bouts. Elle rentre totalement bourrée chez elle, sur le dos d'un moine, interprété par Dominique-Pierre Devers, avec qui j'ai déjà beaucoup joué. C'est un bonheur de le retrouver, nous avons une belle connivence sur le plateau.
Le lendemain matin est un peu compliqué pour elle. Avec un Airbus au décollage dans la tête, elle s'aperçoit qu'elle a un moine dans son canapé. D'où la réplique savoureuse et qui marche très bien, quand elle est au téléphone avec sa copine et qu'elle lui demande : « Mais Sophie, on a fait la bringue dans un monastère hier ? Parce que j'ai un moine dans mon canapé ».
C'est la rencontre de cette fille un peu perdue, on va comprendre d'ailleurs pourquoi elle part dans des délires et pourquoi elle se crame un peu de cette manière là, avec la voix de sa conscience. Un peu son Jiminy Cricket, pas pour le tour de taille parce que c'est un moine qui est très en forme.
2/ Comment présenteriez-vous votre personnage ? Quelles caractéristiques le décrivent ?
C'est la fille d'aujourd'hui. Les femmes se sont beaucoup battues pour avoir pas mal de droits. Mais, malgré tout, dans le cœur de toutes les filles, on a toujours ce fantasme de princesse, on veut rencontrer le beau prince sur son cheval blanc et toutes on rêve de la jolie maison avec la barrière blanche, le petit chemin, bref le cliché. On a aussi envie d'être maîtresse de notre vie, autonome financièrement et sexuellement. C'est vrai que, pour beaucoup d'hommes, ça peut faire peur.
Voilà pourquoi Lola va peut-être se retrouver dans une forme de solitude, à trop vouloir régenter ce qui l'entoure, diriger sa vie, les autres. Il y a des moments où il faut faire du lâché prise, laisser tomber l'armure pour tout simplement accepter le bonheur.
3/ La pièce est à l'affiche depuis quelques jours et fonctionne déjà bien. Selon vous, quelles sont les clés de ce succès ?
Comme à chaque fois, la comédie est la recette. C'est du théâtre qui se joue, passez moi l'expression, au jarret. On n'est pas là pour jouer deux ou trois fois la réplique, l'auteur a très bien fait son travail, donc à nous de pousser les mots et d'être dans une dynamique qui fonctionne.
C'est pour cela que j'aime beaucoup la comédie car, quelque part, on est dans ce rythme qui se rapproche du monde de la danse.Qui a représenté 17 ans de ma vie.
4/ Avez-vous déjà procédé à quelques adaptations depuis les premières représentations ?
Depuis le 5 juillet, date à laquelle nous avons démarré aux Feux de la rampe, je dirais pas encore trop. Parce que cela ne fait pas encore énormément de représentations. En revanche, c'est quand même une pièce qui a été créée il y a un an en Province, avec l'auteur qui jouait à mes côtés. Nous avons donc déjà fait cet exercice de rodage, en Belgique, à Toulouse, à côté d'Avignon, pour une bonne cinquantaine de dates. C'est formidable de pouvoir huiler une mécanique de la sorte.
C'est pour mon partenaire que c'était moins évident, c'est une reprise de rôle, la partition est costaud quand on est deux sur scène. Dominique a fait un travail remarquable car tout cela s'est fait très vite. Patrice Albanese, A360 Production, ayant craqué sur la pièce, il ne lui a fallu que trois semaines pour nous mettre à l'affiche.
5/ Plus généralement, quels sont vos autres projets artistiques actuels ?
Je viens d'apprendre que je vais tourner prochainement dans un téléfilm réalisé par Thierry Binisti, je suis ravie, je vais faire un juge.
Je suis aux Feux de la Rampe jusqu'au 26 août avant d'enchaîner, le 28 à Montreux, en Suisse, avec la même pièce, aux côtés de l'auteur. Pour une durée de 15 jours. Je me régale, je me réjouis à l'avance car le public suisse est un vrai bonheur.
J'attaque le 22 septembre la tournée de « A vos souhaits », la pièce de Pierre Chesnot, que l'on a jouée trois mois l'été dernier au théâtre du Gymnase. On va même peut être partir à Casablanca en décembre.
6/ En conclusion, comment inciter les lecteurs, si ce n'est pas déjà fait, à venir vous voir sur scène ?
Ce n'est pas une pièce qui concerne uniquement les femmes. Les hommes peuvent et devraient venir la voir. C'est amusant. Le moine a des propos assez voire très misogynes, donc cela plaît bien aux garçons, évidemment. On défend la condition féminine mais c'est aussi une jolie critique sur les travers des filles.
C'est un beau moment à la fois drôle et touchant. Il y a beaucoup d'émotions. Antoine a ce talent d'écriture, de mêler la grosse cavalerie comique et le passage du rire aux larmes. C'est délicieux pour une comédienne d'avoir une partition comme cela et de pouvoir défendre toutes ces couleurs. C'est un beau cadeau qu'il m'a fait en me proposant de jouer Lola.
Merci Virginie pour votre disponibilité !