Jules Vallauri, artiste aux multiples casquettes, nous présente son actualité et ses projets !

Publié le par Julian STOCKY

Jules Vallauri, artiste aux multiples casquettes, nous présente son actualité et ses projets !

Bonjour Jules,

Merci d’avoir accepté de répondre à quelques questions pour notre blog.

1/ Vous êtes, comme en témoigne votre parcours, un artiste aux multiples casquettes. Au travers notamment du cinéma, de la télévision, du théâtre, de l’écriture et de la mise en scène. D’où vous vient cette passion pour l’art, au sens général du terme ? Qu’est-ce qui vous y plait tant ?

C’est très simple : si je devais me définir en un mot, je dirais que je suis un créateur. C’est ce qui me fait le plus vibrer.

La création artistique peut passer par n’importe quel vecteur. A la base et à l’origine, celui de l’acteur. Mais aussi ceux du chanteur, de l’auteur et du metteur en scène.

Les techniques diffèrent certes, mais on y retrouve la même couleur et la même énergie.

2/ Quelles complémentarités retrouvez-vous entre ces différents exercices ?

Comme je vous le disais, je suis, à la base, acteur. Du moins, j’interprète des personnages du mieux que je peux. Cette connaissance pour interpréter des rôles m’oblige inévitablement à une maitrise de moi-même. A partir du moment où cette dernière me relie à quelque chose de centré, il suffit alors d’aller piocher dans les bonnes compétences.

Typiquement, lorsque j’écris, je me sers de l’imagination que je mets au service de mes propres personnages. En tant que metteur en scène, j’ai une passion pour l’artiste et l’être que j’ai en face de moi, car j’occupe aussi ponctuellement cette fonction. Ce qui m’aide à le comprendre et le diriger.

Le vecteur initial de l’acteur m’a demandé une grosse introspection. Qui m’a permise d’aborder sereinement l’écriture et la mise en scène. Comme je me définis, je suis acteur par passion et auteur par nécessité.

3/ Quelles sont généralement vos principales sources d’écriture ?

J’ai une expérience de l’écriture assez courte. Je ne dirais pas récente car la gestation d’un écrit prend du temps. Parfois cinq ou six ans sont nécessaires. Je pars donc du principe que les premiers écrits sont toujours autobiographiques.

Dans le sens où, dans un premier temps, mon écriture est née d’une frustration. Celle de l’acteur qui n’a pas eu le rôle attendu.

Mes premières compositions sont liées au théâtre et je viens d’aborder le roman. Je me suis rendu compte que la liberté y est plus importante.

Pour revenir à votre question, j’écris sur des thématiques qui me touchent. Je commence d’ailleurs à peine à me libérer de ce côté revendicatif de l’auteur. Je fais aussi dire à un personnage ce que la vie ne permet pas d’exprimer.

A noter que mon premier écrit fut la pièce « L'anniversaire » (www.lanniversaire-lapiece.com) éditée aux éditions Publibook, créée à l'espace Pierre Cardin avec Patrick Préjean et Christian Vadim.

4/ Les rythmes sur les plateaux sont souvent très soutenus. A ce titre, quelle est votre méthodologie de travail en amont pour ensuite être efficace face au réalisateur ?

Une seule technique existe, qui résume tout et rien à la fois, à savoir la disponibilité sur un plateau. Il faut y arriver en ayant digéré, car il n’y a pas de répétition, les côtés artistiques et techniques du personnage. Ainsi que sa propre motivation, car se retrouver dans pareille situation n’est pas un contexte naturel.

Il faut s’y présenter sans n’avoir plus aucune question à se poser. D’autant plus que le metteur en scène va orienter les comédiens dans un sens différent de ce qui avait pu initialement être envisagé. Il ne faut pas être figé et il est important de se mettre à nu.

Si le metteur en scène juge que la proposition faite par le comédien ne lui convient pas et qu’il exige autre chose, alors il est bon car il sait ce qu’il veut. Nait alors une relation de confiance et de pertinence. Dans la situation inverse, on pourrait croire que la liberté accordée aux acteurs est intéressante, mais ce n’est pas forcément la meilleure solution. Car les repères viennent à manquer.

Aussi, je m’efforce d’être disponible et à l’écoute.

5/ Quels sentiments prédominent en vous au moment de monter sur scène, avant une représentation théâtrale ? L’excitation de retrouver le public ? Le stress d’une nouvelle date ?

Je pars du principe que l’on parle de jeu d’acteur. Il n’y a donc pas de stress, mais de l’excitation. Dont les symptômes sont d’ailleurs les mêmes, en l’occurrence le cœur qui bat vite et les poils qui s’hérissent. J’aime ce moment où l’envie d’aller communier avec le public se fait particulièrement ressentir.

Là encore, la disponibilité est prépondérante. Un acteur, une fois sur scène, ne doit plus réfléchir, mais jouer. Ce sont les émotions qui doivent le guider et non pas son cerveau.

A noter que, contrairement aux plateaux, même si le fond reste le même, la technique nécessaire y est différente. Une caméra est très introspective car elle vient chercher les sentiments, en zoomant comme un scan. Au théâtre, il faut aller vers les spectateurs.

6/ De façon générale, quels sont vos projets et vos envies artistiques actuels ?

J’ai très envie de travailler avec Jean-Jacques Beineix, pour développer des projets sur l’image. Que ce soit en télévision ou au cinéma. J’aimerais approfondir des personnages plus conséquents et des thématiques encore plus marquantes.

En parallèle, le roman m’attire de plus en plus. Je viens de terminer un essai, qui s’apparente à quelque chose d’autobiographique, sans l’être. En effet, à l’occasion d’un anniversaire, j’ai écrit le roman de la vie de la personne, en l’occurrence ma maman.

Même si je la connais bien, j’ai effectué, dans ce cadre, une vraie démarche journalistique. En contactant, par les réseaux sociaux, la famille italienne d’où est originaire ma mère. En me replongeant dans l’histoire, j’y ai trouvé un vrai ton, une vraie liberté et un vrai plaisir. Contrairement aux trois premières pièces que j’avais précédemment écrites, il n’y a pas de dialogue entre les personnes. Un autre effort artistique était donc attendu car, dès le premier squelette, il était nécessaire de rendre vivante l’histoire.

L’excitation de la création m’a beaucoup plu, motivé et intéressé. Les sensations y sont différentes de la satisfaction de l’acteur ou bien encore du metteur en scène. L’objet final de l’œuvre romanesque est d’une représentation plus concrète.

Enfin, je suis actuellement en tournée théâtrale avec " Madame est morte" de Michel Heim, en région paca. La pièce est d’ailleurs sélectionnée au festival d'Avignon. Plus d’informations sont à retrouver sur le site : www.billetreduc.com

7/ Pour finir, qu’aimeriez-vous dire aux lecteurs de cet entretien pour les inciter à continuer de s’intéresser à l’art ?

La connaissance est l’attrait premier de l’art. Aujourd’hui, les budgets associés sont malheureusement revus à la baisse. Je crois que le potentiel générateur et transgénérateur de l’art est malencontreusement sous-estimé. En effet, un enfant va être ramené, devant un projet, à sa propre vibration artistique, le formant à ses émotions. Sans être imposé par la hiérarchie parentale notamment.

L’art génère ainsi de la liberté.

Ce fut un plaisir, Jules, d’effectuer cet entretien avec vous !

Publié dans Télévision, Théâtre

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