TF1 / Syndrome [E] : Bérengère Krief évoque son personnage dans cette nouvelle mini-série !
Bonjour Bérengère,
Quelle joie d’effectuer cette interview avec vous !
Nous vous retrouvons au Festival 2022 de la fiction TV de La Rochelle, pour « Syndrome [E] », prochainement diffusé sur TF1. A titre personnel, on imagine sans doute le plaisir et la joie que cela doit être de faire partie de cette belle aventure ?
C’est vrai ! Oui, c’est une vraie nouvelle aventure pour moi. J’étais assez surprise que l’on pense à moi mais très flattée néanmoins. C’est un registre que je ne connais pas du tout. J’ai adoré ma rencontre avec Laure de Butler. Le metteur en scène d’un projet est très important pour moi, j’aime les rencontres humaines et là, il y avait tout ce que j’aimais. C’est-à-dire que Laure est à la fois une grande bosseuse et, en même temps, quelqu’un qui adore la joie. Donc c’était un tournage très joyeux. Toute l’équipe, de la technique aux comédiens, était très heureuse d’être là, on est content de faire cela, on est heureux de ce projet et ça, c’est ce qui me plait énormément. Après, j’ai vécu des choses que je n’aurais jamais pensé vivre : découvrir des cadavres, enquêter avec Kool Shen, faire des perquisitions avec Vincent Elbaz. C’est une nouvelle aventure que j’ai adorée. Et le personnage de Clara Barsky, lieutenant à la brigade criminelle…Elle arrive un peu fatiguée de ce métier-là, avec l’envie de faire autre chose. Son équipe est un peu dessoudée, désolidarisée. Elle a essayé de faire ce quel pouvait, de faire les trucs de son côté et puis, finalement, l’équipe est remise, l’enquête est incroyablement lourde, elle les pousse dans leurs retranchements. J’aime bien cette histoire d’équipe, je me reconnais un peu là-dedans, j’aime bien quand on est tous ensemble. Sinon, chacun fait son truc dans son coin, ça me plait moyen. Donc ça, j’ai adoré.
C’est un registre différent et éloigné de ce que l’on a l’habitude de voir vous concernant. Artistiquement, cela a dû être très plaisant et très complémentaire de ce que vous aviez pu faire jusqu’à présent ?
Oui, j’adore le registre de la comédie, c’est vraiment quelque chose que je continuerai. Après, je suis curieuse et je pense que, au fond de moi, j’aime être drôle mais je le suis d’autant plus quand on ne me demande pas de l’être. J’ai fait quelques projets ces derniers temps qui sont un peu plus loin de la comédie et je me retrouve à apprécier énormément de jouer d’autres émotions un peu plus vulnérables me concernant.
Justement, comment avez-vous travaillé ce projet ?
J’ai essayé de trouver, comme toujours, un peu des points communs avec le personnage. J’ai trouvé sa trajectoire, essayé de comprendre ce qu’elle fait là, quel est son enjeu propre à elle. Après, il y a une scène qui correspondait au deuxième jour, on ne se connait pas avec Vincent, Jennifer et moi nous connaissons peu et, là, c’est une scène où on est à l’hôpital et je suis très énervée contre eux, poussant une gueulante dans la salle d’attente. En tant que personne, je ne m’énerve pas beaucoup, ça m’est arrivé dans le privé mais c’est quelque chose que je n’aime pas montrer. Même si je suis comédienne, j’ai joué beaucoup de trucs où on rigole, où on fait des blagues mais, là, c’est sérieux en fait. Je vois cette scène arriver, on doit la tourner l’après-midi et, le matin, j’en parle à Laure. Je me dis que, en vieillissant, il faut que j’en parle. J’explique que cette scène me fait peur, que j’ai du mal avec cette émotion, par pudeur. Kool Shen, Vincent et Jennifer, je les connais à peine, je les aime beaucoup et je vais devoir leur montrer cette facette de moi que je n’ai envie de montrer à personne. C’est compliqué. Laure me dit de ne pas m’inquiéter, que l’on est ensemble et qu’elle va m’aider. L’après-midi arrive, je dois traverser un couloir, très énervée, et exploser en arrivant. Je le fais une première fois, le plan est large, elle me laisse un peu faire et je vois que je sais où est l’émotion chez moi mais la porte est bloquée. Je vois cette porte et je me dis qu’il va falloir que je l’ouvre mais que ça va être compliqué. Comme, je ne sais pas, quand on a peur de sauter dans le vide, comme aussi quand on a peur des araignées. Là, je suis un peu dans ce truc-là. A un moment, Laure vient me voir pour me demander ce dont j’aurais besoin. Cela m’a tellement énervée de ne pas y arriver que, du coup, je suis dans l’état d’énervement de mon personnage. Je lui dis : « tu sais quoi ? Je crois que c’est en train de monter parce que ça m’énerve ». Donc elle me fait « ok, on y va, go ! ». Elle n’a pas attendu une seconde de plus et elle a accueilli mon émotion comme une sage-femme d’émotions et j’ai vraiment entendu Laure dire « attention, c’est maintenant ! ». Et ça m’a touché de ouf, ça m’a ouvert le cœur et, d’ailleurs, j’ai explosé. C’est tellement plus agréable et je me suis dit que c’est quand même cool de jouer cela aussi. Donc j’ai dépassé des choses avec ce tournage, entre autres cette scène.
Avez-vous déjà eu l’occasion de visionner l’ensemble de la série ? Comment l’avez-vous reçue ?
Oui ! Pour un projet aussi gros, je ne suis que dans la partie brigade criminelle donc il y a toute une partie que je ne connais pas du tout, que je n’ai pas vue en décor donc que je découvre, comme tout le monde. C’était très agréable. Ce que j’ai adoré, c’est que j’avais envie de voir la suite : j’éteignais le premier épisode, j’avais envie de voir celui d’après. Et ainsi de suite. Doc je l’ai bingé totalement. J’ai trouvé ça très très cool, le suspense est là, ça fonctionne, on a envie de regarder la suite. Et puis j’ai trouvé que c’est très bien réalisé, les plans sont magnifiques. J’étais dans une série américaine.
On vous imagine, du coup, impatiente de découvrir les retours des téléspectateurs ?
Oui, c’est le but, c’est que tout le monde puisse le voir. Et puis il y a beaucoup de gens qui sont fans de Franck Thilliez donc on a aussi la pression, il y a des tas de gens qui connaissent très bien son travail. Donc hâte. Je n’anticipe pas les choses, je me dis juste que ça va être super. En plus, il y a l’énergie du projet, on a passé tellement un moment génial que ça ne peut que coller.
Merci, Bérengère, pour toutes vos réponses !