Marion Huguenin évoque son actualité et ses projets artistiques !

Publié le par Julian STOCKY

 

Bonjour Marion,

Quelle joie d’effectuer cette nouvelle interview avec vous !

Nous pouvons vous retrouver chaque week-end sur TMC dans la série à succès « Les Mystères de l’Amour », où vous y interprétez le personnage de Chloé. A titre personnel, on imagine sans doute le plaisir et la joie que cela doit être pour vous de revenir régulièrement sur le plateau, entourée de toute l’équipe ?

Ah oui, ça c’est sûr ! J’exerce le métier que j’aime avec une équipe que j’adore ! Donc c’est un engouement à chaque fois de pouvoir retrouver une équipe que l’on aime, qui nous connait, avec ses avantages et ses défauts bien sûr. Mais c’est vraiment comme une famille, comme une bande de potes avec qui je travaille. On fait de gros horaires donc, franchement, heureusement que l’on s’entend bien. C’est beaucoup beaucoup de travail mais c’est autant de plaisir, effectivement, de retrouver tout le monde. Je crois que je m’entends bien avec tout le monde en plus, j’ai cette chanceJ. Je ne peux qu’être contente de revenir, oui c’est vrai que ça se passe bien.

Après, bien sûr, il y a des affinités mais tout le monde est hyper cool. J’ai toujours été bien accueillie et bien accueillie à nouveau lors de mon retour d’ailleurs. C’est comme, en fait, si je n’étais jamais partie.

On voit à présent beaucoup Chloé dans son environnement de travail, le milieu hospitalier, contrairement à avant où elle évoluait avant tout dans son environnement personnel. Cette évolution-là semble bien lui correspondre, dans ses valeurs humaines, d’entraide et de solidarité qu’on lui connait…

Oui, c’est vrai ce que vous dites. J’ai été contente, déjà, de la voir travailler. Avant, elle faisait des shootings, elle était peut-être un peu modèle mais je n’ai pas le souvenir, je réfléchis, de l’avoir vue travailler. Je sais qu’elle suivait des études d’infirmière mais qu’elle avait lâchée avant la fin. C’est pour cela qu’ils avaient accepté de l’embaucher en tant qu’aide-soignante à l’hôpital. Et, là, dans les dialogues, il y a un moment de cela, je disais que j’allais passer mon diplôme d’infirmière, je ne sais pas si je ne l’ai pas eu ou si je suis encore en préparation, en tout cas mon statut n’a pas changé. Il faudra que je redemande quand même à Jean-Luc où ça en est.

Je suis contente de la voir à ce poste, ce sont de belles valeurs à montrer et, surtout, le métier d’aide-soignant me touche particulièrement, j’ai accompagné pas mal de personnes en fin de vie et je pense que je suis plutôt souvent dans le soutien, le partage et l’entraide. Donc ça me va bien. Cela me permet aussi de voir tous les personnages puisque, à tour de rôle, ils sont accidentés ou malades. C’est chouette ! En plus, avec tout ce qui s’est passé avec le Covid notamment, aide-soignante dans une équipe médicale est un boulot que je trouve remarquable. Alors, je ne sais pas si j’en aurais eu le courage, très honnêtement mais j’ai toujours eu beaucoup d’atomes crochus avec la psychologie et la médecine. Donc, finalement, c’est un bon mix des deux. En tout cas, je trouve très chouette de pouvoir faire ce métier, j’ai dit à Jean-Luc que je suis hyper contente et lui, à priori, est content aussi de l’évolution de Chloé. Elle se rapproche de plus en plus d’Hélène finalement, elle a arrêté toutes ses conneries, elle se range un peu plus. Cela me va très bien de ne plus avoir plusieurs partenaires, de tromper,…C’était très marrant de faire ce personnage rock’n roll et je pense qu’elle a toujours un petit côté comme ça en elle… au final il y a toujours un petit revirement de situation de temps en temps. Mais le côté un peu plus posée me fait plus penser à Hélène et, quelque part, c’est pas mal qu’en vieillissant elle ait de la maturité. Donc, oui, c’est un plaisir, carrément !

Depuis peu, un grand décor d’hôpital a été créé, crédibilisant le lieu mais permettant aussi un terrain de jeu très large et diversifié…

En plus, l’équipe déco a fait un super boulot. Je trouve ça super chouette, c’est beau, c’est bien fait, c’est crédible. La lumière également. Un département de réa a été construit, il y a aussi la salle des infirmières et le vestiaire que l’on voit de temps en temps. Donc ils n’ont pas fait qu’un décor d’hopital avec des couloirs et une chambre. Même l’entrée avec les ascenseurs ainsi que le coin machine à café donnent l’impression d’un petit salon d’hôpital, où les bouquins trainent. C’est du détail, c’est de la déco de télé mais j’ai été vraiment bluffée de voir à quel point c’était bien terminé. Il y a même tout ce petit département d’accueil avec les secrétaires médicales. On n’a pas l’habitude, sur LMA, d’avoir de gros décors parce que l’on tourne quasiment tout le temps en décors naturels. Donc, tout d’un coup, quand un décor se monte pour la série, ça fait toujours plaisir. Je me sens valorisée d’être dans un joli décor, c’est chouette.

Au-delà de la stabilisation professionnelle de Chloé, elle commence aussi à se stabiliser personnellement, au travers de sa relation amoureuse avec Fabrice. Les choses ont mis du temps à se concrétiser mais ça y est, leur couple est maintenant officiel…

Pour l’instant, en tout cas car il y a souvent des rebondissements avec Jean-Luc. Mais, oui, oui, elle est épanouie avec quelqu’un de sympa, qui a l’air d’avoir des sentiments sincères aussi envers elle. On n’est jamais à l’abri de rien mais, pour l’instant, je trouve qu’effectivement, ils ont une jolie histoire. Ça commence bien, pourvu que ça dure.

On peut voir aussi ponctuellement Chloé dans l’appartement de Fanny et Christian. Là-aussi, ce trio est très plaisant à l’image et s’inscrit, pour elle, dans une certaine continuité : on retrouve sa logique à soutenir ses camarades et à être bienveillante envers eux…

Oui, c’est vrai ! En plus, ce qui est bien, c’est qu’il n’y a pas d’histoire de jalousie et d’animosité envers Fanny, alors que Chloé a quand même été mariée avec Christian. Bon, Fanny était avec lui avant Chloé mais elles en parlent ouvertement dans les séquences, c’est plutôt sympa. Pareil, elle a divorcé d’avec Christian, ça se passe toujours aussi bien, ils sont contents les uns pour les autres de leurs histoires d’amour respectives. Donc, c’est vrai, Chloé est toujours un soutien pour ses amis, en toutes circonstances. En plus, elle est posée donc un peu plus lucide qu’avant.

De façon plus globale, on le sait, le rythme de tournage est soutenu. Au fur et à mesure des années, on peut penser que vous appréhendez différemment ces conditions-là ?

En fait, je pense que l’on chope le rythme assez vite, sinon le personnage ne reste pas. Parce que les journées sont à rallonge, on fait 26 minutes utiles par jour, là où, sur un long-métrage, on en fait 3. Donc on va quasiment dix fois plus vite. Pour quelqu’un qui n’arriverait pas à suivre la cadence, le personnage s’arrêterait naturellement, sinon la personne ne pourrait pas tenir. On est, malgré tout, un peu obligés de s’habituer à cela très rapidement. Moi qui suis la sœur d’Hélène, on aurait pu penser que c’est normal que je reste pendant plusieurs années mais pas du tout : quand on arrive, on ne sait pas pour combien de temps on est là. Je pensais rester un épisode ou deux, quand on m’a appelé. Mais, très honnêtement, pas du tout 10 ans, c’est sûr que non.

Il faut que ça se passe bien, il faut que ça aille vite. Quand j’ai passé le casting, la directrice de casting m’avait prévenue que je n’aurai qu’une seule prise parce que, sur le plateau, ça va très vite. Donc, déjà, la pré-sélection se fait comme cela. Je me souviens, j’avais trois pages de texte avec énormément de noms de personnages, du genre : « Ah, salut Laly, tu as des nouvelles de José ? Parce que, là, j’ai vu John avec Fanny qui m’ont dit qu’Hélène avait appelé Béatrice en urgence pour aller chez Cathy ». Je ne savais pas du tout de quoi ça parlait, je ne savais pas que c’était la suite de « Hélène et les garçons » à ce moment-là, je ne savais pas qui était qui, c’était honnêtement très compliqué à apprendre. J’ai réussi à le faire d’une traite, à la fin j’avais l’impression d’avoir couru un marathon mais j’essayais de ne pas trop le montrer à la directrice de casting. Et là, elle me dit qu’elle a eu un problème et que le son n’a pas été enregistré, nous obligeant à refaire. Je me suis dit que ce n’était pas possible mais, pour autant, j’ai recommencé et j’ai réussi. Je me suis débrouillée comme j’ai pu mais, en réalité, déjà à la pré-sélection, ils te montrent qu’ils ont besoin de quelqu’un de très efficace, qui sache son texte, qui soit à l’heure. Pour rester sur la longueur sur une série comme cela, il faut être très pointilleux et très scrupuleux. On est mis dans le bain dès le départ…On a rarement plusieurs prises bonnes, il faut être au taquet de suite.

J’ai trouvé cela très instructif et même bénéfique pour la suite. Maintenant, quand j’arrive en casting, je ne mets pas tant de temps que cela à apprendre mon texte, je suis complètement déstressée face à une caméra. Je ne dis pas qu’il n’y a pas un petit pincement, je pense qu’on en a toujours besoin, ça peut être un petit moteur, le challenge nous pousse à faire mieux, à essayer de convaincre le plus possible et à faire plaisir. En tout cas, je trouve que c’est une très bonne école, c’est dur mais c’est formateur.

La série est à l’antenne depuis fin 2011, la fidélité des téléspectateurs ne se dément pas. Cette assiduité du public doit sans doute vous faire particulièrement chaud au cœur ?

C’est sûr ! En plus, une série n’est pas forcément faite pour durer, tous les ans on se demande si on recommence et si le public va encore nous suivre. On n’a peu de réelle concurrence en fait, sur la durée ou sur le format. En termes de fidélité, je ne pense pas qu’il y ait d’autres programmes similaires au nôtre. Les gens ont grandi avec nous, les quarantenaires ou cinquantenaires aujourd’hui se voyaient certainement ados à l’époque. J’ai l’impression que l’affection pour les anciens de « Hélène et les garçons » est très particulière, les gens sont nostalgiques. C’est comme si les anciens faisaient partis de la famille.

Souvent, on me demande si, dans la vraie vie, ils sont aussi sympas : mais oui ! Alors, ils ne sont pas toujours exactement comme leurs personnages mais il y a beaucoup de nous dans nos rôles. D’ailleurs, Jean-Luc se sert beaucoup de nos vies personnelles. Heureusement pas de la mienne pour Chloé parce que, très honnêtement, vues toutes les conneries qu’elle a faites…il a plutôt pris le contrepied pour me faire flancher sur certaines choses, je le sais très bien et ça le fait rire. Par exemple, je suis quelqu’un de vraiment très très fidèle, je ne dis pas que Chloé ne l’était pas mais il y a quand même eu des moments où elle a trompé Christian, où elle a eu des doubles histoires, à la fois avec des hommes et des femmes, …C’est vrai que j’ai un côté un peu puritain, en tout cas très très droite et donc je pense que ça a fait marrer Jean-Luc. Mais, sinon, les traits de caractères de nos personnages – pas forcément ce qu’ils vivent – sont quand même assez souvent proches de nous, je trouve. Typiquement, Hélène est quelqu’un de très fidèle et ça se ressent, je pense, à l’image. Ce que dégage Patrick aussi, le personnage de Nicolas, à la fois solide, touchant, émouvant, rigolo, se ressent. La connivence qu’ont les gens entre eux fait le succès de la série, il ne faut pas se leurrer, les personnages anciens s’apprécient toujours et, contre vents et marées, vont toujours réussir à s’en sortir, unis. Il n’y a jamais d’histoire entre eux, jamais. Ou, alors, c’est réglé très très rapidement mais, franchement, en général, ce sont des éléments extérieurs qui viennent perturber la bande. Ce n’est pas la bande en elle-même, elle est toujours soudée et je pense que c’est rare dans les autres séries, c’est vraiment clairement ce qui fait le succès de celle-ci, j’en suis sûre.

Même si ce n’est pas forcément toujours évident pour un comédien, aimez-vous regarder le rendu final à l’image, pour capitaliser sur ce qui va bien et détecter des points d’amélioration ?

Très honnêtement, je ne regarde que de temps en temps. J’ai du mal à m’entendre, comme la plupart des comédiens. Mais, oui, je regarde pour justement affiner, en me disant : « tiens, ça, ça a marché », « mince, cela n’a pas marché, je pensais que ça aurait fonctionné mais pas du tout » ou « je pourrais essayer cela la prochaine fois ». Ça me fait parfois la même chose quand je regarde une autre série, je me dis « tiens, je n’aurais pas pensé à faire cela, ce qu’il a fait est incroyable ». Souvent aussi, je m’inspire beaucoup de ce que je vois, de comédiens que j’apprécie dans d’autres films ou d’autres séries. Je me demande comment j’aurais fait. Voilà, je vais avoir beaucoup de sources d’inspiration, soit de mes proches, soit de comédiens que j’ai vus dans des situations de films qui m’ont plu. C’est quelque chose que je ne faisais jamais avant. Alors, bien sûr, j’apporte toujours ma touche personnelle mais je peux me poser ces questions à présent dans des situations bloquantes.

Pour en revenir à ma réponse, je me regarde mais pas très souvent. C’est toujours dans un but d’amélioration, je n’arrive pas à simplement me regarder, comme le fait un téléspectateur. En fait, c’est une déformation professionnelle, je vois avant tout les défauts mais j’essaie de le faire quand même. C’est très instructeur !

 

 

Dans un autre registre, on a pu vous retrouver il y a quelques temps sur les planches, au théâtre La Boussole. Quels principaux souvenirs gardez-vous de ces nombreux mois quotidiens sur scène, avec deux pièces différentes au final ?

Pour « Dans la peau de ma femme », c’était incroyable. J’avais déjà fait du théâtre mais sur de courtes périodes, notamment en Avignon. C’était la première fois pour moi que je faisais cela sur le long terme. On a fait beaucoup de complets, c’est quelque chose que je n’avais jamais vécu. La sensation que nous donne le public est incroyable. Même le timing…Quand une salle était complète, le temps que l’on fasse la vanne, que les gens la comprennent, la reçoivent et la transmettent en riant, il fallait attendre la fin des rires pour repartir sur une autre blague. C’est assez impressionnant, ça fait comme une petite butte en fait et, tout d’un coup, quand ça commence à redescendre, il faut attendre un peu mais relancer avant même qu’ils n’aient terminé de rire, pour que le rythme ne se rompe pas. C’est quelque chose que je ne connaissais pas. Très honnêtement, plus il y a du monde, plus ça met du temps et plus les pièces sont longues en général. C’était assez bluffant.

Concernant « Un écran, ça trompe énormément » qui, après, a été renommé « Love stories », le souvenir le plus frappant est presque la connivence que j’avais avec les acteurs. Qu’il y avait aussi dans l’autre pièce. C’était très fort pour moi. Pareil, je n’avais pas été dans une troupe de théâtre sur le long terme. C’était un esprit de famille. J’avais rencontré Thibault sur la première pièce, je connaissais déjà le théâtre via ce spectacle, j’avais l’impression d’être à la maison mais avec un autre décor. On enchainait les deux avec Thibault, en gros on jouait deux pièces d’affilé dans la même salle donc c’était assez fou de pouvoir switcher comme cela de l’une à l’autre. On enlevait un décor, on en mettait un autre, on partait dans une nouvelle énergie avec pas du tout le même personnage. Pas à l’opposé mais presque, puisque je jouais une assistance sociale assez stricte avant de passer à une influenceuse très jeune. De switcher était, oui, assez incroyable.

Avec « Dans la peau de ma femme », on a fait des tournées donc il y avait aussi cette connivence de déplacements, où tu fais des visites dans la journée avant de jouer le soir. C’était sympa !

Artistiquement parlant, considérez-vous la scène et le plateau comme le même métier ? Ou les dissociez-vous vraiment ?

Non, non, c’est clairement le même métier. Pour moi, c’est un peu comme un boulanger qui ferait du pain et des pains au chocolat. Oui, ce n’est pas la même chose, ce n’est pas la même façon de l’aborder, ce n’est pas la même technique mais c’est clairement le même métier. Je viens du théâtre et cela ne m’a pas empêché de faire de l’image. Au théâtre, on doit plus porter la voix parce que l’on n’a pas de micro alors que la caméra vient chercher une émotion. En fait, ce n’est pas que l’on n’a rien besoin de faire à l’image mais, limite, moins on en fait, plus ce sera juste parce qu’il faut que ce soit à l’intérieur sans que ça ne se voit à l’extérieur. C’est à la caméra de venir capter. Cette dernière va voir le moindre mouvement de cil, là où les gestes sont beaucoup plus amples au théâtre. La voix est portée, le rythme est complètement différent, il n’y a pas de montage,…Ce sont vraiment vraiment des techniques différentes mais clairement le même métier, selon moi. Je ne fais pas de différence et je ne sais pas ce que je préfère…je dirais presque peut-être l’image parce que j’ai plus l’habitude…mais encore que…Je viens du théâtre, j’en fais depuis que j’ai six ou sept ans donc ça fait partie de moi en fait. Je ne pourrais pas dire…

Parmi vos projets en cours, sans tout en dévoiler, un pilote pour l’image est en cours de finalisation. Cela a d’ailleurs été l’occasion pour vous de vous remettre à l’écriture…

Oui, c’est vrai ! Cela faisait un moment que je m’étais penchée sur l’écriture puisque j’avais co-écrit une pièce il y a des années de cela. Je crois que j’avais commencé fin 2013 une comédie de boulevard avec Michel La Rosa que j’avais reprise par la suite avec un autre auteur, Julien Wagner. Quand on change de coéquipier, par la force des choses, une autre énergie se met en place. En amenant sa touche, forcément ça a changé beaucoup de choses. La pièce n’est aujourd’hui pas encore complètement aboutie mais, en tout cas, ça fait longtemps que j’ai commencé l’écriture. J’avais écrit aussi un court-métrage, que j’avais réalisé, « Je suis le bon choix », où Edouard Valette m’avait aidée. J’avais structuré l’histoire et écrit les dialogues. J’avais commencé depuis aussi à écrire une autre pièce, avant que le projet que vous évoquez ne se lance en même temps.

C’est un programme court pour lequel, effectivement, je me remets à l’écriture, avec Marine Périat cette fois-ci. Je me rends compte que c’est une mécanique. Par exemple, le matin, quand je sais que je vais devoir écrire un sketch, je me demande systématiquement sur quel thème je vais pouvoir le faire. Puis je pense à un sujet qui me plait bien. Je ne sais pas où je vais dans la chute mais ça vient naturellement et assez rapidement finalement. Plus on écrit, plus on trouve des mécaniques. Là, c’est quelque chose de comique et je pars souvent sur le thème de la mauvaise foi. A chaque fois que je veux écrire un sketch, souvent ça me vient, des personnages sont affirmés dans quelque chose puis se rendent compte par un élément extérieur que ça ne les arrange pas, finissant par retourner leur veste, ce qui me fait mourir de rire. C’est un peu l’école Louis de Funès. Le personnage de Jean dans « Un gars, une fille » m’inspire aussi beaucoup.

Que peut-on vous souhaiter à l’issue de ce pilote ? Une concrétisation positive et une belle suite ?

Oui ! Qu’on puisse en faire une série viable. On a notre plan d’attaque, on aimerait que ça sorte à la télévision et que ça parle au plus de monde possible. Sinon, on trouvera un autre biais et, si ça se trouve, ça sera encore mieux, qui sait… J.

Pour terminer, dans cette richesse de cordes artistiques qui vous caractérise, il y a aussi le doublage. Un exercice différent mais très complémentaire et ce n’est sans doute qu’un tiroir de plus que vous ouvrez et refermez…

Absolument ! Pour moi, c’est pareil, c’est le même métier. Il y a beaucoup de chanteurs aussi qui doublent. Je peux également être scotchée en voyant quelqu’un doubler, à me dire que je n’aurais jamais pensé à faire ce qu’il a fait, tellement c’est incroyable. Une fois, j’étais en séance d’enregistrement avec une comédienne que je ne connaissais pas et que je voyais à l’œuvre pour la première fois, j’ai été incroyablement surprise par ce qu’elle a pu faire. Pourtant, même ceux qui font cela depuis trente ou quarante ans refont des boucles et ne sont pas forcément de suite au taquet, à réussir du premier coup.

C’est encore une autre technique mais ça reste le même métier. Là, ce seraient des croissants et non plus des pains au chocolatJ. Ce qui est très rigolo, c’est que, petite, je voulais faire du doublage avant de faire de l’image, c’était mon rêve de gamine, en plus de celui d’être dessinatrice. Déjà à l’époque et encore aujourd’hui, je reste quelqu’un de réservée, malgré mon métier de comédienne. Ce côté-là me manque parfois un peu mais je préfère rester discrète. De même, je sais dire non quand je pense ne pas être capable d’effectuer quelque chose que l’on me propose. Je pense être objective, de plus en plus en tout cas. Jean-Luc m’a, par exemple, demandé plusieurs fois de chanter, je lui ai dit que je ne me voyais pas en faire mon métier. J’ai rejoint depuis peu le collectif des Acteurs TV en concert mais je ne chante qu’occasionnellement, comme prochainement, pour le Téléthon, à Canet en Roussillon. Mais sortir un l’album n’est pas pour moi, je laisse ça aux gens qui savent faire. Elsa, par exemple, est très bonne dans ce qu’elle fait, c’est très bien mais ce ne sera pas pour moi. On ne peut pas savoir tout faire ni être partout non plus, c’est un peu compliqué.

Merci, Marion, pour toutes vos réponses !

Publié dans Télévision, Théâtre

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