RMC : Flora Moussy nous parle de son émission de radio diffusée chaque week-end !

Publié le par Julian STOCKY

 

Bonjour Flora,

Quelle joie d’effectuer cette nouvelle interview avec vous !

Depuis la rentrée, nous pouvons vous retrouver chaque week-end sur les antennes radio de RMC, à l’animation d’« Intégrale sport ». A titre personnel, on imagine sans doute le plaisir et la joie que cela doit être pour vous de participer à cette nouvelle aventure, après plusieurs années de télévision ?

Oui ! Alors, c’est beaucoup de joie maintenant. Au début, quand on me l’annonce, c’est un peu de stress quand même parce que je n’avais jamais fait de radio. C’était un média que je ne connaissais pas du tout, je n’étais vraiment pas familière à cet univers-là. On travaille tous ensemble dans le même lieu, je connaissais un peu les personnes de loin mais on découvre un autre univers, une autre façon de travailler. Ce n’est pas du tout le même fonctionnement que la télé, ce ne sont pas les mêmes automatismes, ce n’est pas la même façon de parler, ce n’est pas la même façon d’écrire, il y a plein de choses à réapprendre. Quand ça fait dix ans que l’on bosse à la télé, d’un coup ça fait un peu bizarre, on repart sur de nouvelles bases mais il y a un côté challenge qui est super intéressant. Parce que, justement, quand on est habitué à faire tout le temps les mêmes choses, c’est bien aussi, à un moment donné, d’avoir un petit peu de challenge et de se dire que l’on va changer. Il y a aussi ce côté diversification, on sait que l’on est capable de faire plein de choses différentes et cela également est vraiment cool. Maintenant je suis très heureuse de le faire, au début c’était beaucoup de stress quand même.

Vous parliez de diversification de supports, il y a également une diversification à l’antenne des sports abordés, en fonction de l’actualité des week-ends. Cela fait sans doute partie de l’ADN de ce programme ?

Vous avez tout à fait raison. Même si j’ai fait principalement du foot, j’ai quand même fait énormément de choses différentes, de l’athlétisme, de la gym, du rugby, du tennis…Là, tous les week-ends, il y a du foot évidemment avec la Ligue 1 mais il y a beaucoup de TOP 14. Donc, oui, on s’intéresse à plein d’autres sports. On a parfois du cyclisme qui rentre, là ça va être le début de la saison des sports d’hiver donc il y a beaucoup de ski et de biathlon qui vont rentrer. C’était aussi cela qui me plaisait dans le fait de venir à la radio, moi qui suis, de base, très omnisports. J’aime beaucoup le foot mais, à très haute dose, ça veut vite devenir une overdose donc j’aime bien faire autre chose et c’était vraiment aussi le petit plus de la radio. C’est aussi pour cela que j’étais vraiment contente de le faire. Cela me manquait de ne pas parler d’autre chose que juste du foot, ça me manquait vraiment de juste regarder autre chose. Quand on faisait « PL Live », c’était dix heures d’antenne le samedi et pareil le dimanche. On ne voyait que la Premier League et, même si j’adore ça, du coup maintenant c’est l’inverse, je ne vois plus les matchs de Premier League, ou très peu donc ça inverse totalement les choses.

Face à cette pluridisciplinarité sportive, en amont de l’antenne, dans la semaine, la charge de travail pour la préparation doit sans doute être importante, en plus de tous les lives pendant l’émission ?

Exactement ! En fait, «Intégrale sport » est principalement basée sur les lives. Maintenant, on est tributaire principalement de ce qui se passe pendant les matchs mais il y a tout un contexte, il faut connaitre les enjeux, il faut connaitre l’arrière-plan qui se passe autour des deux équipes, du contexte et cela se travaille évidemment en amont. Après, je n’ai pas que la radio, j’ai des semaines bien remplies, surtout les semaines européennes donc, du coup, je n’ai pas forcément toujours beaucoup de temps pour préparer les week-ends de radio. C’est pour cela que c’est important de travailler avec les producteurs que l’on a, qui vous nous aiguiller et nous aider. Sans oublier les reporters qui sont sur les matchs, on passe un petit coup de fil, « dites-moi quels sont les enjeux principaux autour de ce match là », on les détermine avec eux. Cela nous aiguille et nous fait gagner un peu de temps sur la préparation de l’émission parce que ce sont tellement de choses différentes. Il y a, par exemple, quatre affiches sur un multi de TOP 14 donc il y a huit équipes à préparer, ça fait beaucoup. Après, ce sont un petit peu tout le temps les mêmes qui reviennent donc, au final, c’est actualiser au fur et à mesure des semaines les résultats des équipes, les principaux enjeux, c’est lire « L’Equipe » tous les jours, c’est être informé de tout mais c’est vrai que, dès fois, c’est compliqué. Si on lâche une journée, on a d’un coup un retard et on se dit que ce n’est pas possible.

Pendant les heures d’antenne, vous devez sans doute avoir les yeux partout. Ce qui amplifie l’importance de l’interaction forte avec la régie ?

Totalement ! C’est vrai que c’est très important. On essaie d’avoir les yeux partout mais, dès fois, c’est compliqué. Sur le multiplex TOP 14, il se passe tellement de choses rapidement que c’est très compliqué d’avoir des yeux partout. Surtout pour un sport comme cela où il y a parfois des arrêts de jeu, des vérifications, des checks vidéo. Là, c’est vraiment le travail du producteur, qui est en régie et dans notre oreille, d’avoir lui les yeux partout. En plus, il est en contact avec les reporters qui sont sur place qui commentent les matchs. Ce sont souvent eux qui vont lui dire qu’il y a eu un essai ou encore un carton rouge. On va alors les voir en fonction de cela. C’est vraiment eux, pour le coup, qui nous aiguillent ou qui entrent dans le live. Par exemple, je suis sur la Ligue 1 et il y a un essai au Stade Français, le reporter crie « essai au Stade Français » et, tout de suite, c’est lui en fait qui me coupe la parole à ce moment-là. On fait vivre le live selon les priorités et c’est vrai qu’avoir les yeux partout nous fait ressortir des trois heures en étant bien essoré.

 

 

Vous évoquiez précédemment les différences dans la façon de parler entre la télévision et la radio. Justement, est-ce aussi votre rôle d’adapter vos mots et votre intonation à ce qui se passe dans le live ? Ou êtes-vous davantage dans la coordination et charge au reporter sur place d’être en phase avec ce qui se passe au stade ?

Il y a les deux. Mon rôle est une espèce de travail de chef d’orchestre où c’est évidemment moi qui donne le ton. Il faut évidemment prendre conscience de l’évènement qui est en train de se passer, de est-ce que ça nécessite d’avoir un ton plus grave, d’avoir un ton plus enjoué, d’avoir un ton plus interrogateur. En fait, il faut avoir conscience de cela mais on se repose, quoi qu’il en soit, sur les reporters et sur ceux qui commentent. Après, si eux ne sont pas au ton imposé par le live, c’est à moi effectivement de le donner et à eux de suivre derrière. Mais c’est moi qui mène et gère tout. Parfois, c’est compliqué, on est bercé par ce que le reporter nous dit et on a tendance, comme on gère plusieurs choses en même temps, à ne pas forcément avoir le recul sur l’instant. Parce que la radio, c’est aussi plein de mécaniques que l’on a en tête en permanence, de timing ou d’heure de pubs, de JT avec les infos…il y a plein de trucs à avoir en tête et, parfois, ça empiète un peu sur notre perception des choses, de l’instant et du live. Là, c’est vraiment au reporter et au producteur en régie de nous aiguiller. Mais, principalement, oui, quand on est à cette place, c’est à nous de vraiment mener les choses.

En ce début de saison, certains moments d’antenne, plus encore que les autres, vous ont-ils particulièrement marquée ?

C’est une bonne question. Il y a dès fois où ça peut être très compliqué s’il ne se passe rien sur le match que l’on couvre. Le dimanche, je fais le 13h-15h, le match de Ligue 1 de 13h n’est, de très loin, généralement pas la meilleure affiche du week-end. Ça peut arriver, parfois, que les matchs ne soient vraiment pas dingues. Dans ces cas-là, ça peut être très très long, pour moi, pour le consultant ou la personne qui commente. C’est vrai que, à ce moment-là, il faut avoir la dérision de dire « oui, on ne s’éclate pas, ce n’est pas la folie » mais, en même temps, il faut aussi se rendre compte qu’il faut combler l’antenne à ce moment-là. S’il ne se passe rien sur le match, on ne peut pas continuer à le commenter. Il faut avoir le recul de se dire qu’il faut passer à autre chose. Ce qui me marque plus dans ces antennes-là, c’est ça, c’est d’avoir en même temps la tête au live, à ce qui suit derrière, d’avoir conscience de ce qui est en train de se passer devant mes yeux,…il y a tellement de choses à penser en même temps. C’est donc plus un ensemble que je retiens. Quand on se dit qu’on se laisse porter par le live, il y a toujours ce doute de se demander ce que l’on fait s’il ne s’y passe rien.

Parmi les évènements marquants à venir, n’oublions pas bien sûr la coupe du monde de football au Qatar qui va sans doute bouleverser l’antenne et les programmes de la radio ?

Totalement ! L’antenne va être complètement axée sur cette coupe du monde. Il y a des matchs toute la journée, RMC voulait qu’il y ait une antenne presque globale de football et, du coup, en fait, ils gardent la grille normale et ont créé une radio digitale qui va venir combler les moments d’antenne qui ne sont pas du sport. Ceux qui voudront du sport H24 iront sur cette radio digitale, sur laquelle je vais travailler. Je serai notamment sur une matinale, ce sera encore un autre rythme de vie à appréhender. C’est vrai que la coupe du monde est le moment le plus important. Pour un journaliste de sport qui aime le foot, ça reste un évènement qui est absolument énorme. Il faut être à la hauteur de cet évènement-là, beaucoup de gens partiront sur place, RMC a vraiment mis l’évènement au cœur de tous les débats, on commence d’ailleurs à en parler au fur et à mesure. Pendant ce mois-là, ça va être le principal thème sur toutes les antennes, c’est sûr.

Merci, Flora, pour toutes vos réponses !

Publié dans Radio

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