Demain Nous Appartient : Sara Ginac évoque Lise, son personnage dans la série à succès de TF1 !

Publié le par Julian STOCKY

 

Bonjour Sara,

Quel plaisir d’effectuer cette interview avec vous !

On peut vous retrouver depuis peu, après un premier rapide passage il y a quelques mois, dans la série à succès de TF1 « Demain Nous Appartient ». On imagine la joie et le plaisir, pour vous, de retrouver régulièrement, sur le tournage, cette belle famille ?

Oui, c’était une surprise. Surtout que c’était après le confinement, donc dans un moment d’angoisse où on se demandait tous ce qu’il allait se passer. J’ai reçu le texto de mon agent fin mai, c’est vrai que c’était une grande joie de revenir. Heureuse de retrouver Marie et Juliette avec qui je m’entends très bien et que je connaissais déjà d’avant. J’ai aussi retrouvé des amis techniciens et comédiens sur le plateau, c’est agréable. En plus, j’y suis retournée en été alors que, la première fois, j’avais tourné en hiver. On rencontre beaucoup de fans à cette période. C’est une ambiance vraiment conviviale et très familiale, j’ai trouvé mes marques assez vite, contrairement au personnage de Lise.

Justement, avec vos mots, comment présenteriez-vous Lise, votre personnage ?

C’est une femme qui a été meurtrie, je pense. On l’oublie un peu, elle a quand même été avec Morgane qui, avant, était un homme. C’est une blessure qui fait partie d’elle, que l’on a peu traitée à l’écran. Pour moi, elle a vraiment l’envie de faire un métier qui lui correspond plus, qui est plus proche de ses valeurs, de l’humanité qu’elle peut avoir. C’est quelqu’un d’extrêmement fragile qui cache cette fragilité sous une grande force. Son intention n’était pas d’arriver dans le lycée où sont Morgane et leur fils Gabriel, donc c’est un peu le hasard qui fait qu’elle y est. C’est vrai que la transition n’est simple pour personne. Elle a beaucoup appris à accepter je pense. Quand elle arrive, on lui demande de ne pas dire qui elle est. Ce personnage me touche, elle essaie de bien faire mais elle ne sait pas comment s’y prendre. Malgré elle, par son émotion, elle se retrouve souvent dans des situations délicates, comme avec Jules, alors que ce n’est pas du tout son intention. Plus ça va, plus elle s’emmêle dans tout ça.

Avez-vous eu des sources particulières d’inspiration pour son interprétation ?

Forcément, quand on joue un personnage, on part un peu de soi. Ce que j’aime dans la vie, c’est de réussir à faire rire les gens malgré moi dans n’importe quelle situation. Souvent, on nous met dans des situations dramatiques, qui peuvent porter finalement à sourire car on peut sourire de tout. J’aime bien aussi jouer sur ce fil. Je me suis vraiment régalée à aller explorer cette partie de mon caractère timide, décalé, essayant d’être autoritaire, qui est vraiment à l’opposé de moi quand on me rencontre. Surfer sur ces différentes vagues d’émotion, y aller à fond, jusqu’au débordement.

 

 

A la lecture du scénario, de ces retrouvailles familiales dans un cadre professionnel, quel regard avez-vous eu ?

J’ai trouvé ça amusant et original de tous se retrouver au lycée. Avec Juliette, on était hyper excitées à l’idée de devoir se détester à l’écran alors qu’on s’aime beaucoup dans la vie. J’aime beaucoup la dynamique de ce trio de femmes complètement différentes. C’était très drôle, je défendais mon personnage sur le plateau en dehors des prises. Je n’arrêtais pas de dire que mon personnage n’a rien fait, qu’il n’est pas méchant. Jusqu’au moment où elle donne la gifle…Les scénaristes sont allés loin dans le débordement. J’ai trouvé que c’était intéressant d’aller jusque-là, de montrer la nervosité aussi quand on est poussé à bout, de comprendre ce que l’on peut être amené à faire quand on n’est pas sûr de soi. C’était assez intéressant à explorer.

Pour la suite, au-delà bien sûr des inspirations des scénaristes, à titre personnel, aimeriez-vous pouvoir développer certains axes de votre personnage ?

Elle est assez coincée dans son corps, dans ses vêtements, dans sa coiffure, j’aimerais justement réussir à la détendre un peu. J’aimerais la voir dans une relation amoureuse peut-être pour, justement, montrer comment on « répare » le traumatisme et la blessure qu’elle a. C’est une femme seule, elle est seulement une semaine sur deux avec son fils, on ne la voit pas avec beaucoup d’amis. Elle a vachement souffert elle aussi du regard des autres, elle a dû déménager. C’est vrai que lui donner un peu de douceur du monde d’extérieur et d’amour serait bien. Je pense qu’elle peut être une super CPE avec les jeunes, elle qui a cette fibre maternelle avec Gabriel et cette envie, ce besoin d’humain. J’aimerais bien aller là-dedans.

 

 

On le sait, le rythme de tournage sur une quotidienne est soutenu. Face à cela, avez-vous eu une méthodologie particulière de préparation ? Affinez-vous votre façon de faire au fur et à mesure ?

J’ai un peu le syndrome « première de la classe », j’ai besoin d’apprendre mes textes à l’avance, de les connaitre très bien. Dès que je les reçois, je les apprends pour, après, m’en détacher et juste avoir à les relire. Après, je fais ma petite tambouille dans ma tête, je réfléchis aux objectifs, à ce que j’ai envie de montrer. Je m’amuse bien avec cette psychologie. Scène par scène, je me demande ce que je veux de mon partenaire. Je peux me baser sur des choses de ma vie personnelle aussi, en me référant à des connaissances du quotidien. Je pars dans un certain imaginaire, je me raconte des histoires, c’est aussi cela que j’aime dans mon métier. Ce qui donne un peu plus de volume.

Cette série est un réel succès d’audiences, avec une fidélité des téléspectateurs qui ne se dément pas. Justement, selon vous, quelles sont les clés de ce succès ?

Je pense que le succès de cette série est dû à une multitude de petites choses. Réussir à traiter de sujets de société importants comme l’homosexualité, les violences faites aux femmes, grâce aux personnages que le public connaît et aime est une belle recette pour faire passer des messages forts et importants aujourd’hui. Je pense que le succès est aussi lié à ce qui se passe sur le plateau et derrière la caméra. Il y a beaucoup d’humanité sur ce projet, c’est très familial. Les comédiens, les techniciens sont vraiment dans la bienveillance, ils savent travailler ensemble pour réussir, avec un temps imparti. Chacun met du cœur à ce qu’il fait. Il y a de la cohérence, de l’envie, une bonne ambiance, qui ressortent forcément à l’image.

En parallèle, quels sont vos autres projets artistiques du moment ?

En ce moment, j’écris un long-métrage, « Envie » sur le désir ou non-désir d’enfant. J’ai eu envie de montrer des nouveaux modèles de vie qui sortent du patriarcat. Ça fait deux ans que je travaille sur le sujet. C’est un film que je vais réaliser. J’écris aussi un livre sur « comment réparer les violences psychologiques et sexuelles » qui ont été commises sur les femmes. C’est super de justement pouvoir libérer la parole. C’est hyper important. C’est le début de quelque chose de nouveau depuis quelques années et j’ai eu envie d’aller plus loin. Une fois la parole libérée, comment arrive-t-on à transformer cette blessure ? J’écris ce livre avec deux femmes incroyables, Danielle Follmi et Sylvie Delanoue, une thérapeute. On parle beaucoup de travail sur le corps. Tous ces sujets me touchent, j’aime que la vie soit faite de plein de choses différentes qui prennent sens ensemble. J’adore tourner dans DNA et j’adore rencontrer des femmes qui me racontent leur vie pour écrire des films sur différents sujets.

Merci, Sara, pour toutes vos réponses !

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