Un Si Grand Soleil : Moise Santamaria évoque la première année à succès de la série !

Publié le par Julian STOCKY

 

Bonjour Moise,

Merci de nous accorder un peu de votre temps pour répondre à quelques questions.

La série à succès de France 2 « Un Si Grand Soleil » vient de fêter sa première année de diffusion. Selon vous, pourquoi ce programme plait-il tant aux téléspectateurs ?

Une équipe de plus de 300 personnes qui, tous les jours, fait de son mieux, tous corps de métiers confondus. De l’artistique à la technique, de la décoration à la production, des gens qui ont envie de faire quelque chose de beau, de bien, de vrai. Voilà, ce sont cette synergie et cette alchimie entre les personnes.

Ce sont aussi quinze ans d’expérience des équipes de Thomas de Matteis et d’Olivier Szulzynger sur le projet de « Plus Belle la Vie » auparavant. Qui leur ont permis, depuis trois ou quatre ans, de préparer ce projet et donc d’avoir l’expérience de ce qui fonctionne et de ce qui fonctionne moins. Pour notamment moderniser les choses. La synergie aussi avec les gens qui font la musique, avec Mathieu Bollet également à la direction artistique.

Une vraie volonté générale de faire en sorte que ce paquebot qui prend la mer depuis un an parte pour une longue croisière, avec des modifications d’équipage dès fois, avec des mises au point techniques,… En un mot, la volonté de tous de faire au mieux.

On peut facilement imaginer que faire partie de ce paquebot, pour reprendre vos mots, est un plaisir au quotidien ?

Tout à fait ! Je ne peux parler qu’en mon nom. Je ne vis pas ce travail dans la souffrance, c’est une chance de pouvoir faire ce métier, de pouvoir en vivre et de travailler régulièrement. C’est vrai que, sur ce genre de projets, on est sur un minutage par jour énorme, on fait beaucoup plus de séquences qu’au cinéma ou qu’en télé classique, type unitaires ou séries 8x52 minutes. On en sort très aiguisé lorsque l’on fait bien les choses. Bien sûr, il y a des gens qui se plantent, certains acteurs se loupent dans ce genre de profil alors que d’autres s’affutent encore plus. Parce qu’il faut être réactif de suite, on n’a pas le temps de préparer une séquence pendant trois heures. Donc, si on est capable de le faire au mieux sur ce genre de format, qu’est-ce que ce sera sur les formats où deux à trois minutes utiles par jour seulement sont à produire ?

Je suis très heureux de faire partie de ce projet, je suis très heureux de l’ampleur qu’a prise mon personnage depuis maintenant un peu plus d’un an. Je suis très heureux aussi d’une certaine reconnaissance ou d’un certain amour que le public me donne de plus en plus. On va dire, pour ne pas dire le terme exact, que mon personnage n’est pas le moins aimé. Je remercie le public pour cela. Je me suis énormément investi, j’ai beaucoup donné de ma personne, de moi, j’ai voulu ne pas mentir. Je me sens chez moi, c’est une famille de travail. Je connais tout le monde et tout le monde me connait. C’est une reconnaissance qui a été faite par le travail et non pas par autre chose. Je suis très heureux d’appartenir à ce projet et de travailler pour France Télévisions. C’est une belle boite, c’est le service public, ça me correspond sur plein de points. On n’est pas dans une entreprise privée donc on travaille, dans un certain sens, avec l’argent du public, ce qui donne encore plus une obligation de résultat. Il y a une forme de respect, de remerciement et de gratitude sur beaucoup de choses.

Vous évoquiez l’évolution de votre personnage. Quel regard portez-vous sur lui à présent et sur tout ce qu’il a déjà pu vivre ?

Je suis évidemment très content de cette évolution. Il est parti d’une coquille fermée, assez dure, assez directe à un effritement total jusqu’à maintenant. Je n’avais pas de vision même à moyen terme de l’évolution de mon personnage, contrairement à un long-métrage. Jusqu’à présent, mes précédentes expériences me permettaient toujours de connaitre l’évolution grâce au scénario, je savais d’où je venais et où j’allais. Du coup, sur USGS, au début, c’est vrai, c’était un peu frustrant. Au bout de deux à trois mois, j’ai lâché cette idée et j’ai fait confiance.

 

 

Même quand il n’y avait pas Camille, plus ça avançait, plus on sentait que ce mec avait une fragilité, qu’il avait de la douceur et qu’il avait quelque chose de mystérieux. Que j’ai voulu entretenir assez longtemps. Ce qui a donné envie, finalement, aux scénaristes de peaufiner cela et d’aller jusqu’à une arche très très intense avec sa fille. L’arche qui va suivre, avec la rencontre d’Elsa, va être très intense également. Donc ça a été une continuité de montée émotionnelle, où on a montré toute la fragilité de ce personnage finalement, qui contenait beaucoup, qui était beaucoup dans le contrôle, qui cachait tout cela, qui gardait pour lui par pudeur. Ce qui en fait un personnage très humain, dans lequel le public peut se reconnaitre. Autant il sait faire des prises et mettre des coups, autant il sait pleurer dans les bras d’une femme et être complètement effondré, comme tout père, à la disparition de sa fille. Donc c’est un humain fort et fragile, toutes ses nuances m’intéressent.

Vous parliez de ce fameux rythme très intense de tournage. A titre personnel, affinez-vous votre méthodologie de travail au fur et à mesure ?

Chacun a sa méthode de travail et sa manière de faire. J’ai une mémoire rapide, je me détache très vite du texte, qui m’intéresse très peu. Ça peut paraitre étrange mais c’est l’essence du texte et ce qu’il y a sous lui qui m’attirent. Dès fois, on peut voir quand quelqu’un dit un texte.

Je cherche à être le plus naturel possible, à me débarrasser du texte. Pour cela, il faut savoir de quoi on parle, sans savoir à chercher où est la virgule. Ce qui est moins le cas, c’est vrai, pour des scènes informatives d’un médecin légiste.

Du coup, en général, je lis le texte et c’est sur le plateau qu’il me vient en travaillant avec mon partenaire. Sur toute l’arche, ce qui m’intéressait, c’était l’émotion, c’était l’intensité de ce que j’avais à jouer. Pour cela, j’ai besoin d’être dans une confrontation. Avec Julie Boulanger, qui joue Elsa, on fait des choses magnifiques et intenses, c’est une actrice incroyable et nous avons très bien matché tous les deux. Il me faut une concentration, l’équipe technique me comprend et commence à me connaitre.

Bref, oui, évidemment, le texte m’intéresse mais c’est surtout le fond qui doit être connu. Les mots ne sont qu’un support. On est sur un fleuve, sur une rivière et les mots sont là où l’écume du mouvement de ce bateau vient taper les rivages. Ce qui est caché m’intéresse le plus.

Ce fut un plaisir, Moise, d’échanger avec vous !

Publié dans Télévision

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