Leah Marciano nous présente sa dernière pièce, En apesanteur !

Publié le par Julian STOCKY

 

Bonjour Leah,

 

Merci d'avoir accepté de répondre à quelques questions pour notre site.

 

La pièce « En apesanteur » se joue actuellement tous les dimanches, à 17h 45, au théâtre du Marais. Vous l'avez co-écrite, vous en faites la mise en scène, vous la co-produisez. Pour commencer, comment présenter cette pièce, comment la décrire ?

 

C'est un huit-clos un peu déjanté. Ça commence bêtement par des gens coincés dans un ascenseur, une situation très classique. Petit à petit, au fur et à mesure que la pièce avance, cela prend une ampleur déjantée parce qu'ils vont commencer à manquer d'oxygène, entre ces quatre murs en fer. Cela part en vrille et les spectateurs sont entraînés dans un voyage fantastique avec ces personnages.

 

Sans tout en dévoiler, quels thèmes sont abordés dans ce spectacle ?

 

Le couple, l'amour. Ce sont un homme et une femme qui sont coincés, ils sont tous les deux plutôt séduisants. Dès le début, on sent que quelque chose se passe entre eux, poliment et gentiment. Ils sont forcément opposés, sinon ce n'est pas drôle. Elle est une sorte de Bridget Jones, elle est hyper pétillante, il ne lui arrive que des galères mais elle garde le sourire, elle est très chaleureuse. Tandis que lui est très froid, macho, célibataire.

 

 

Cela va faire des étincelles entre eux, ce qui nous permet d'aborder le couple de A à Z. Il faut venir voir la pièce pour comprendre mais toutes les facettes sont évoquées.

 

Selon vous et selon les retours des spectateurs, qu'est-ce qui leur a plu ?

 

La pièce est une comédie mais il y a une double lecture. En fait, au fur et à mesure, on se rend compte que l'on n'est pas que enfermé dans un ascenseur mais que l'on est peut être enfermé dans la vie de ces gens là tout au long justement de leur existence. D'où le titre qui fait évidemment référence à la chanson de Calogero, « les secondes durent des heures ».

 

Je sais que les gens sont très sensibles à cela, ils ne sont pas habitués à voir ça en comédie. Car c'est quand même léger, on se marre, on vient pour se détendre avant tout mais il y a des petites pensées sur la vie, sur le couple, sur le travail, sur l'amitié.

 

L'investissement des comédiens, l'énergie qu'ils donnent plaisent. Dans un huit clos, tout est décuplé, les gens sortent vraiment ravis de cette performance d'acteur. Les artistes donnent tout, la pièce explose même à la fin.

 

 

Nous le disions, vous avez co-écrit cette pièce. Quelles étaient alors vos sources d'inspiration ? Pourquoi avoir voulu aborder ces thèmes-là précisément ?

 

En fait, nous sommes partis d'une situation, plus qu'autre chose, on est partis justement de cette double lecture. On avait envie de parler d'un couple sur toute la durée de la relation.  Nous n'avions alors ni le contexte ni même le troisième personnage qui intervient un peu plus tard.

 

Je travaille toujours avec Thibaut Marchand qui est le co-auteur. Un jour, nous étions coincés dans un ascenseur et nous avons eu le déclic. Cela a débloqué le contexte de la pièce. Bloqué dans ce lieu, on parle de la vie du couple sur une nuit mais, avec tous ces double-sens, on arrive à parler de la vie en générale.

 

Au-delà de l'écriture, vous vous occupez aussi de la mise en scène. Dans un ascenseur, on pourrait imaginer qu'elle est un peu réduite. Justement, comment avez-vous abordé cela ?

 

Je fais la mise en scène au sens large, je m'occupe aussi de la scénographie, des accessoires et de la création lumières. Grâce à tout cela, j'arrive quand même à créer quelque chose, même quand les personnages sont enfermés dans cette boite en fer. C'est très intéressant comme exercice de devoir tout faire passer dans un espace réduit.

 

 

Le décor bouge, cela me permet de faire des choses. Les comédiens sont très importants, nous avons beaucoup travaillé en amont, la direction est très précise. Mais je crois que nous y sommes pas mal arrivés.

 

Bien évidemment, on voyage. L'ascenseur va petit à petit s'ouvrir vers un univers fantastique et incroyable, complètement déjanté. On rentre alors dans une deuxième partie de la pièce. On s'est complètement éclatés à la mise en scène. On sort carrément du lieu.

 

La distribution est alternante. Voyez-vous du coup de vraies différences selon les comédiens présents sur scène ?

 

Il y a une différence quand deux comédiens alternent sur le même rôle mais, en plus, il y a aussi une différence lorsque les couples s'échangent. Floriane Chappe et Arnaud Laurent sont le premier duo à avoir jouer la pièce, Aurélie Camus et Hadrian Levêque nous ont rejoints par la suite. Chacun a sa particularité, chaque couple a sa singularité, surtout au niveau des garçons. Ils respectent bien sûr les caractéristiques des personnages mais ils apportent une énergie tellement différente que l'on travaille autrement. Les filles sont un peu plus proches.

 

Il arrive que les couples soient modifiés, ce qui amène une pièce encore différente. Donc c'est toujours dans l'esprit de l'écriture et dans ce que je veux mais nous sommes obligés d'adapter certaines détails.

 

 

La pièce est actuellement à l'affiche chaque dimanche. Aimeriez-vous augmenter la fréquence de jeu ?

 

Nous adorerions tous jouer plusieurs fois par semaine mais l'économie du théâtre à Paris fait que, pour le moment, c'est malheureusement impossible.

 

En conclusion, sur quels points aimeriez-vous insister pour définitivement inciter les lecteurs à venir voir le spectacle ?

 

Je pense que la pièce est originale et que tout le monde a envie de se marrer. Beaucoup de gens se dirigent vers les comédies au théâtre mais elles commencent toutes à beaucoup se ressembler. Là, je crois que l'on a un sujet original, un lieu très intriguant, on emmène le public quelque part. En plus de faire rire, on touche les spectateurs. Il se passe beaucoup de choses, les gens sortent toujours avec le sourire.

 

En plus, ce n'est pas le cas partout, j'ai vraiment des comédiens incroyables, qui donnent de leur temps. Ça se ressent sur scène qu'ils aiment la pièce.

 

 

On a aussi la chance d'avoir, disons, un quatrième personnage, qui n'est que vocal, le réparateur de l'ascenseur. Joué par Patrick Poivey, la voix française de Bruce Willis. C'est une voix très reconnaissable, très sympathique et très chaleureuse que les Français adorent en général. Je sais que ça fait son petit effet dans la salle quand elle retentit pour la première fois. On est très fiers de pouvoir travailler avec lui sur cette pièce. C'est hyper chouette et c'est le petit plus, je pense, du spectacle.

 

Ce fut un plaisir, Leah, d'échanger avec vous !

Publié dans Théâtre

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