Anne Rodier nous présente sa nouvelle pièce de théâtre !

Publié le par Julian STOCKY

 

Bonjour Anne,

 

Quelle joie de vous retrouver pour ce nouvel entretien.

 

Vous serez sur la scène du théâtre La Jonquière du 28 novembre au 1er décembre avec la création « A deux heures du matin ». Comment décrire cette pièce ? Quels thèmes y sont abordés ?

 

C'est une pièce de Falk Richter, un auteur allemand contemporain qui écrit sur la société actuelle, notamment le rapport aux réseaux sociaux, à l'ultra-compétitivité dans laquelle on évolue, à ce libéralisme effréné.

 

On y suit cinq personnages qui vont se livrer…. à deux heures du matin. C'est généralement un moment où l'on est seul, la nuit, dans le silence, ce qui laisse le temps à la réflexion.

 

On y voit la solitude de tous ces personnages mais le but est quand même qu'ils se retrouvent. Nous alternons donc entre solitude et collectif, au fil de la pièce.

 

 

Quelles sont les principales caractéristiques de votre personnage ?

 

La pièce se passe dans une entreprise, une start-up, c'est très contemporain. J'en suis la directrice et le spectacle commence sur la disparition de mon collaborateur direct, mon associé avec lequel j'ai monté la boite. De là, les personnages vont se confier, vont faire part de leur stress, de leurs inquiétudes, de leur solitude, de leurs réflexions sur les relations amoureuses, sur la famille, sur leur rapport au travail.

 

Dans cette pièce, le personnel et le professionnel se mêlent sans cesse. Il n'y a pas de limite entre les deux. Justement, cette absence crée la déshérence des personnages. 

 

Comment classeriez-vous cette pièce ? Dans quel registre la placeriez-vous ?

 

C'est une pièce contemporaine qui dénonce la société dans laquelle on vit. Elle n'est peut-être pas politique mais, en tout cas, elle est engagée. C'est un spectacle coup de poing, comme le décrit la metteuse en scène Marie-Christine Bras dans le pitch.

 

On s'adresse au public, nous sommes là pour être des conteurs de ce qui se passe dans notre société, on est en interaction avec les spectateurs, on les fait réfléchir. La pièce est dirigée vers le public pour le faire réagir, pour qu'il se pose des questions et qu'il puisse faire le lien avec le quotidien.

 

Selon vous, qu'est-ce qui va plaire aux spectateurs qui, nous l'espérons, viendront nombreux vous voir sur scène ?

 

C'est une pièce qui parle à tout le monde, qui traite de sujets universels. Vous allez tous vous y retrouver. Nous sommes tous de plus en plus dans des relations virtuelles, on discute par SMS, par WhatsApp, par Messenger. On se confie plus dans ce cadre-là qu'en direct. C'est une réalité, on est happé par cette nouvelle forme de communication, même si on ne veut pas forcément le reconnaître. La pièce traite beaucoup de cet aspect-là, dans le monde de l'entreprise certes mais comme ce dernier n'a pas de frontière avec le personnel, tout se mélange et les gens perdent du coup  de leur identité, ne sachant plus qui ils sont.

 

Ce n'est pas dramatique, ça fait simplement réfléchir.

 

A quelques jours de la première, comment vous sentez-vous ? Prêts et impatients ? Ou angoissés ?

 

Je pense que l'on est un peu stressé. Nous avons eu une résidence il y a un an, suite à laquelle nous avons pu prendre du recul pour réadapter la pièce. Nous sommes les portes paroles de ce que l'on veut dénoncer, le fait d'avoir pris notre temps nous a permis, je crois, d'avoir du recul sur les textes. Ce qui est plaisant. Ce travail en amont de jouer est une démarche un peu différente et c’est agréable d’expérimenter de nouvelles manières de créer. Je parle pour les autres comédiens bien sûr que j’aimerais nommer car c’est vraiment un spectacle collectif. Il s’agit de PH Dutrieux, Thomas Lempire, Aude Renée, Hélène Rosselet-Ruiz.

 

 

La metteuse en scène est accompagnée d'une scénographe, elles sont très créatives et c'est vraiment très agréable pour nous. On est accompagné par un bruiteur qui a composé la bande son pour le spectacle et une créatrice lumière aussi. Cela fait partie intégrante de ce que l’on veut faire passer. Les bruits dans lesquels on vit sans cesse et la nuit propice à la réflexion et la confidence.

 

Ce texte a parlé à tous les comédiens. Il parlera à toute une génération au moins de 30 à 40 ans mais au-delà et en deçà. Ce texte est le reflet de notre société et Falk Richter a une écriture tellement ciselée, tellement obsessionnelle qu’on ne peut pas en ressortir sans réfléchir.

 

En conclusion, nous le disions, quatre dates sont prévues pour le moment. On peut imaginer que vous espériez tous que cela ne soit que le début d'une belle et longue aventure ?

 

Oui, bien sûr. Ces quatre dates sont pour nous comme un show-case, on espère que des programmateurs, des producteurs vont aimer, on souhaite qu'ils puissent s'emparer du projet. Pour nous accompagner afin que l'on puisse faire vivre la pièce et la jouer partout. Nous aimerions être programmés dans un théâtre suite à ces quatre premières.

 

Merci Anne pour ce nouvel échange !

Publié dans Théâtre

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