Grégory Questel évoque sa riche actualité artistique !

Publié le par Julian STOCKY

 

Bonjour Grégory,

 

Merci d'avoir accepté de répondre à quelques questions pour notre blog.

 

1/ Vous participez actuellement au Festival Nikon, notamment au travers de « Je suis un beau dessin », court-métrage dans lequel vous jouez mais que vous avez aussi co réalisé, ce qui est une première pour vous. Quel en est le sujet ? Quel angle avez-vous pris ?

 

Il se trouve que j'ai d'abord tourné dans un autre court-métrage pour ce Festival, « Je suis une banquette arrière ». C'est ainsi que j'ai été tenté de faire le mien. Je l'ai co écrit avec Xavier Thiam et Marjorie Frantz, qui jouent aussi avec moi. C'était l’occasion d'une première co réalisation.

 

Depuis que j'ai arrêté « Plus Belle la Vie » il y a trois ans et demi, je me suis énormément remis à l'écriture. Pour cette fois ci, plutôt que de devoir démarcher des productions, nous avions envie de faire quelque chose en autonomie, rapidement. L'écriture s'est bien passée, le tournage a duré une soirée seulement et le montage deux jours. C'était avant tout pour le plaisir. Il se trouve que, en 24 heures, il était tout de suite dans les vingt les plus soutenus et les plus vus. Bientôt un mois après, il l'est toujours. Nous commençons vraiment à croire à quelque chose, pensant que notre écriture a sans doute plu.

 

C'est un sujet fort, il n'est pas anecdotique.  C'est compliqué d'en parler sans dévoiler la chute. Il me tient à cœur. Par ailleurs, je suis parrain de deux associations à destination des enfants, « Ela » et « Tout le monde chante contre le cancer », je suis également papa de trois enfants, dont le deuxième joue dans le court-métrage, donc les thèmes autours de l'enfance me parlent et me touchent. Ce qui fait le lien avec le sujet du court-métrage que je vous invite à découvrir : https://www.festivalnikon.fr/video/2017/731?lang=fr

 

2/ Pourquoi avez-vous particulièrement souhaité mettre en avant ce thème-ci ?

 

C'est du travail d'écriture. Ce n'est pas arrivé par hasard, mais pratiquement. Le thème étant « Je suis un cadeau », nous sommes partis sur un dessin. De fil en aiguille est arrivé le sujet fort. Je suis particulièrement concerné parce que j'ai, comme je vous le disais, trois enfants donc, naturellement, cela vient aussi et se ressent dans l'écriture.

 

3/ Selon vous, quelles sont les clés du succès de ce court-métrage ? Pourquoi plaît-il aux internautes ?

 

On écrit énormément, et avec beaucoup d'exigence. Nous nous sommes cassés la tête sur chaque réplique, sur chaque mot. Ce film, quand on le voit une fois, n'en a pas l'air mais, si on le regarde une deuxième fois, on se rend compte qu'il y a des détails vraiment partout. Qui sont affreux à voir après coup.

 

Cela tient aussi à la simplicité de la réalisation. C'est simple, c'est quotidien, cela parle à tout le monde.

 

4/ En parallèle, « Lui dire » sera présenté au Festival Cinécran de Vannes, le 17 mars prochain. Que dire sur cette autre belle aventure artistique ?

 

C'est un texte qu'un ami, François Courtois, a écrit il y a vingt ans. Je n'avais alors pas l'âge du rôle mais j'ai tout de suite adoré ce texte. Puis, c'est tombé aux oubliettes.

 

Il y a cinq ans, j'y ai repensé, en voyant le travail de Virginia Bach, qui avait fait un court-métrage, « Fuir », sur les femmes battues. Un travail magnifique, j'adore son traitement, le côté premier degré, elle ne s'encombre de rien, elle a un grain à l'image qui est sublime. Elle a lu le texte de François, elle l'a adoré mais, ne faisant pas les commandes, elle l'a réécrit. Pour en faire son adaptation, que nous avons tournée, grâce à France 3, à la région Occitanie, à l'Adami. Du coup, presque vingt ans après, j'ai pu rappeler François pour lui dire que son histoire avait enfin vu le jour.

 

Il est tout chaud, on a fait quelques projections privées, c'est à présent parti dans les Festivals et on commence à avoir des réponses. Vannes est la première ville à avoir donné son accord et, comme je viens de cette ville, je suis hyper content de cette nouvelle. J'espère que ce film va aller chercher des prix parce que c'est encore un sujet terrible.

 

5/ Vous êtes aussi de retour à Marseille sur les plateaux de tournage de « Plus Belle la Vie ». Vous serez à nouveau à l'écran à partir du 12 février prochain. Nous imaginons que c'est un plaisir de retrouver l'équipe et les plateaux ?

 

C'est exactement cela. Avec Dounia Coesens, qui joue Johanna, ma femme, nous sommes de retour pour deux mois, avec une bonne intrigue qui va se conclure par un prime. Mais plus de trois ans après notre départ, c’est assez étrange d'être à la fois acteur et aussi presque spectateur, de retrouver la place du Mistral. Malgré l’énorme charge de travail, on ressent un côté « touriste » assez rigolo, qui nous donne aussi beaucoup de détente dans le jeu. Nous avons beaucoup de plaisir à retrouver le soleil et les amis. C'est très sympathique.

 

6/ Vos trois ans et demi de pause dans la série vous ont-ils permis d'appréhender différemment votre personnage ? Ou, à l'inverse, l'avez-vous retrouvé spontanément, êtes-vous le même qu'à l'époque ?

 

Le personnage revient de suite. C'est assez amusant de le retrouver. Il en va de même pour le couple. Avec Dounia, nous ne nous sommes jamais quittés, elle est comme une sœur aujourd'hui pour moi, en plus nous sommes voisins à Paris et nous nous voyons tout le temps. Par contre, se refaire des bisous pour le tournage était étrange mais, en même temps, très marrant.

 

Dès que je remets les petits mocassins, le personnage revient de suite. C'est comme le vélo je crois. Le procureur Revel est le même. Terrible au boulot, arriviste, arrogant, carriériste, et magique à la maison. Sa compagne est son seul talon d’Achille. Il est prêt à tout pour elle. N'importe quelle femme rêverait d'un mari aussi amoureux, attentionné, prévenant. Ça le sauve.

 

Vous verrez pourquoi ils reviennent, cette raison m'aide à lui donner un côté plus attachant, du moins je l'espère.

 

7/ Vous l'avez dit précédemment, vous écrivez aussi beaucoup. Quels sont vos projets et vos envies dans ce domaine ?

 

Les gens qui m'ont donné l'envie de faire ce métier sont les artisans créateurs, le Splendid, Poirret / Serreault, Bacri / Jaoui. C'est vrai, plutôt comédie, encore que les derniers cités n'étaient pas uniquement dans ce registre. Mon envie est d'écrire, de monter des projets dans un collectif.

 

Avec Xavier Thiam, nous écrivons beaucoup. Marjorie Frantz nous a accompagné pour le court-métrage du Nikon. Ensemble, tous les trois, nous écrivons une série en vingt six minutes, très comédie, dans le monde du doublage, avec toutes les anecdotes cocasses que nous avons dans ce milieu.

 

« Hydra » est une autre écriture faite avec Xavier, un six fois cinquante deux minutes. Dans un autre registre, l'univers y est à mi chemin entre « Lost » et « House of cards ». C'est un grand écart suffisamment large pour s'imaginer beaucoup de choses. Une production nous accompagne, nous allons voir comment se passe la suite. Le développement est toujours très long, mais j'adore ces temps d'écriture, c'est indispensable.

 

8/ Parmi toutes vos casquettes artistiques, un domaine plus que tous les autres vous attire-t-il tout particulièrement ? Ou, au contraire, la diversité vous plaît-elle davantage ?

 

C'est la diversité qui m'attire. Un jour faire du doublage, le lendemain écrire, le surlendemain jouer dans « Section de recherche » ou « La stagiaire » , tourner un court métrage etc…

 

J’ai une formation d'ingénieur mathématiques en informatique. C'est pendant ces études que j'ai découvert le théâtre amateur. Ensuite, je suis arrivé à Paris prendre des cours de théâtre pour en faire un métier. J'aime justement la diversité, l'insécurité de ne pas savoir la suite, de travailler avec de nouvelles équipes. Le côté CDI m'oppresse, j'aime à l'inverse la diversité de mon métier.

 

Ce fut un plaisir, Grégory, d'échanger avec vous !

Publié dans Télévision

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