Clément Bernot revient sur son parcours et évoque ses projets !

Publié le par Julian STOCKY

Clément Bernot revient sur son parcours et évoque ses projets !

Bonjour Clément,

Merci d’avoir accepté de répondre à quelques questions pour notre blog.

1/ Votre parcours met en avant les différentes cordes de votre artistique, au travers notamment du théâtre, du chant, du clown, de l’improvisation, des marionnettes ou bien encore de la télévision. D’où vous vient cette passion pour l’art ? Qu’est-ce qui vous y plait tant ?

Beaucoup de choses m’y plaisent. L’art est une magnifique école de la vie, où l’on apprend plein de choses.

L’artiste, sur scène, n’est pas dans la vie réelle. Il est dans un espace protégé, au sein duquel il peut être sincère, lisible, fragile. Ce qui n’est pas forcément faisable dans son quotidien personnel.

C’est un choix d’enfant que d’avoir voulu faire du théâtre. Auquel je me suis tenu pendant une vingtaine d’années. Puis l’expérience a permis à mes raisons d’enfant de faire place à des raisons d’adulte.

2/ Quelles complémentarités retrouvez-vous entre ces différents exercices artistiques ? A l’inverse, quelles principales différences en resurgissent ?

Toute expérience est intéressante. Donc ce que l’on vit sur un tournage, lors d’un stage de clown ou au cours de répétitions d’un spectacle est enrichissant dans d’autres cadres. D’autant plus que la finalité est la même, à savoir être vivant et généreux pour le public.

La dynamique de groupe est importante. On suit en quelque sorte un chef d’orchestre. Chacun possédant sa propre méthodologie, il faut savoir s’adapter. Typiquement, en télévision, le tournage est très rapide, il faut donc être efficace. Il n’y a pas le temps pour la répétition. Cette dernière doit donc être faite à la maison, avec quelqu’un capable de donner la réplique, en jouant, sans être terne.

Un comédien est vrai avant tout dans la relation. C’est lorsqu’il « est » avec son partenaire qu’il s’implique tout particulièrement.

3/ Vous avez notamment créé un spectacle de magie. De façon générale, quelles sont vos principales sources d’inspiration ?

Je suis en fait un tout jeune créateur. Je me sens d’ailleurs davantage interprète pour le moment. Mais je suis en train de me lancer plus intensément dans ce domaine.

Dans le contexte précis de ce spectacle, j’ai eu la chance de sympathiser avec un magicien qui m’a fait rentrer, il y a quelques années, dans le cercle.

Je suis donc vraiment parti des tours de magie. Pour m’interroger ensuite sur les différentes façons de les mettre en lumière. Avant d’essayer de les adapter pour les faire volontairement rater, en faisant croire que je ne comprends pas l’origine de l’échec. Et inversement. Comme si j’avais un temps de retard sur le tour de magie, ce qui est plaisant pour le public.

Je suis actuellement sur plusieurs chantiers de création et j’essaie de prendre différents biais. J’écris au fur et à mesure. Je verrai prochainement comment ces travaux vont se décanter.

4/ Revenons quelques instants sur ces derniers instants, au théâtre, juste avant de monter sur scène. Lorsque le rideau est encore fermé mais que vous entendez déjà le bruit de la salle. A titre personnel, quel sentiment prédomine alors en vous ? L’excitation ou l’angoisse?

C’est, je crois, un mélange. Tout dépend en fait des pièces. La troupe est, selon le contexte, plus ou moins prête et donc stressée.

Au fur et à mesure des représentations, l’angoisse et le stress s’amenuisent. Mais l’effet pervers peut alors être le manque éventuel d’émulation, entrainant un plaisir plus faible. Ce qui peut se ressentir.

A l’inverse, il est important d’être calme pour ne pas être trop volontaire. Ce dernier état est aussi dangereux. Etre trop excité et trop motivé à bien faire est un piège. On est alors parfois trop attaché à ce que le travail plaise, donc on a tendance à forcer et grossir le trait.

5/ De façon plus générale, quels sont vos projets et envies artistiques du moment ?

J’espère reprendre prochainement la pièce de théâtre « La maladie de la famille M », de Fausto Paravidino, que j’avais déjà jouée au théâtre de Belleville. Avec la compagnie « Les chiens de paille ». Dans ce même théâtre ou ailleurs.

Je vais aussi retourner dans la rue, en clown. En parallèle, je continue à apprendre la transmission et m’investie pour animer des stages. Le métier de pédagogue me plait beaucoup.

6/ Pour conclure, qu’aimeriez-vous dire aux lecteurs de cet entretien pour les inciter à continuer de s’intéresser à l’art ?

Les raisons sont multiples. Même s’il ne faut pas, je crois, chercher à forcer les gens à aimer quelque chose.

L’art est un regard sur le monde, la vie et la société. Qui n’est pas forcément dans le courant de la bienséance et des dirigeants ! L’art est une sorte de contrepouvoir, avec bien sûr ses limites. Mais cela fait du bien.

Je reconnais que le théâtre peut parfois être ennuyeux. J’ai moi-même eu ce ressenti. Mais, à l’inverse, lorsque le spectacle plait, les sentiments vécus sont alors intenses, bien plus qu’au cinéma ! Entre joie et pleurs.

Dans un souci de sociabilisation, il est important de partager les mêmes émotions que les autres membres du public. Lors d’un éclat de rire général, le spectateur, inconsciemment, se sent normal car il a rit exactement au même moment que les autres. Cela est très important et nous humanise !

Cet entretien fut un réel plaisir Clément !

Publié dans Théâtre, Télévision

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article