Jean-Christophe Bezaud nous présente avec passion ses projets artistiques !

Publié le par Julian STOCKY

Jean-Christophe Bezaud nous présente avec passion ses projets artistiques !

Bonjour Jean-Christophe,

Quel plaisir d’effectuer cet entretien en votre compagnie !

1/ Vous êtes un homme de théâtre, de télévision mais aussi d’écriture. Quel regard portez-vous sur votre parcours jusqu’à ce jour ? Qu’en retenez-vous ?

Je suis officiellement comédien depuis plus de trois ans maintenant. Avant j’avais un autre métier, j’étais éducateur auprès de jeunes en difficulté, sdf, femmes battues, réfugiés politiques, enfants handicapés et autistes…. Puisque j’avais fait des études et formations dans le social après le bac.

En parallèle, j’avais réussi le concours d’entrée au conservatoire de théâtre de ma région, à Limoges. J’avais malheureusement dû abandonner au bout d’un an, justement pour des raisons d’études. Une fois diplômé dans le social, j’ai alors quitté la région Limousin pour m’installer sur Paris, me permettant de suivre les cours Florent pendant trois ans, comme beaucoup de comédiens. Je travaillais la journée comme éducateur, et je participais aux cours du soir. Un rythme assez soutenu! Et un matin je me suis levé, il y a donc plus de 3ans, j’ai « plaqué » mon métier d’éducateur, pour me lancer dans cette aventure artistique certes très incertaine mais avant tout très intéressante et enrichissante. Je voulais aller au bout de cette envie professionnelle, devenir comédien.

J’ai joué à mes débuts au théâtre, notamment à l’Aktéon ou au Clavel à Paris. J’avais intégré des compagnies montées par des amis rencontrés aux cours Florent. Nous avons même écrit et jouer nos propres pièces. Ces heures de scène nous ont fait une bonne expérience et ont été l’occasion de se faire un peu connaitre et de prendre des contacts professionnels.

J’ai aussi tourné en télévision, dans des petits rôles. Je travaille également en publicité, pour le petit écran ou en photos. Par exemple, Wolkswagen, Orange, EDF, Norauto, Hachette, Samsung…

2/ Les différentes thématiques artistiques abordées sont riches et variées. Quels intérêts communs y retrouvez-vous ? En quoi un domaine est complémentaire d’un autre ?

En tant que comédien lorsqu’on est débutant, passer des castings et jouer dans des publicités permet de travailler son jeu et aussi d’être dirigé par des réalisateurs exerçant également parfois en télévision ou cinéma. On rencontre aussi les directeurs de castings que l’on croise régulièrement.

Ajoutons que le jeu, une fois le texte appris, demande au comédien d’amener ce qu’il est en tant que personne pour défendre et nourrir son rôle. Mais cela ne permet pas forcément de se rendre compte du travail en amont nécessaire pour aboutir au texte proposé. C’est pourquoi j’ai voulu découvrir l’envers du décor.

Je me suis alors pleinement rendu compte de la différence. Pour l’écriture, je me sers aussi de qui je suis, de là où je viens et de mes expériences… J’ai envie d’apporter mon univers. Quand je suis comédien, on m’impose la thématique et parfois les couleurs alors que lorsque j’écris, j’impose mon propre domaine, mes idées. L’écriture permet la construction d’histoires et de personnages et laisse libre court à l’imagination. Le travail est différent car la réflexion n’est pas la même. Cela prend d’ailleurs plus de temps que de jouer la comédie. Car il y a des codes, des normes et une certaine méthodologie dans l’écriture et construction scénaristique, on est en perpétuel travail jusqu’à la finalisation.

Je trouve que les deux exercices sont passionnants. Je suis un acharné de travail et un passionné, je croise alors les doigts pour que ces deux domaines m’amènent vers la concrétisation de projets divers et variés.

3/ Vous êtes actuellement plongé dans l’écriture de projets. Quels sont-ils ? Pouvez-vous nous en dire davantage ?

J’ai débuté l’écriture il y a peu, lorsque j’ai découvert que j’aimais cela. Je viens d’ailleurs de finaliser un court-métrage de vingt minutes. L’histoire se déroule en juin 1944.

Etant originaire du Limousin, ma famille vit à quelques kilomètres du village martyr d’Oradour sur Glane. Je suis passionné d’histoire et j’ai la chance d’avoir encore mes grands-parents que j’affectionne énormément, pour me parler de cette période qu’ils ont très bien connue.

Je n’ai pas voulu faire une reconstitution historique de faits réels (ce serait prétentieux de ma part), mais j’ai voulu évoquer cette période. Tout en étant une fiction, je retrace un moment de vie d’une famille de paysans dans le Limousin à cette période, cachant une petite fille d’origine juive âgée de 6 ans, puisque cette communauté est en fuite dans la région, pourchassée par les SS.

Quelques mois auparavant, ce couple a perdu leur propre fille du même âge. Le paysan va alors faire un transfert sur cette petite et la prend sous son aile. Sa femme étant encore dans un moment de deuil, la fillette n’est pas la bienvenue dans cette famille. Un climat tendu va s’installer dans le couple, provoquant ainsi la haine, l’agressivité, l’incommunicabilité… mais aussi de l’affection. La suite, vous la verrez lorsque ce court-métrage sera fait ! Suspens…

J’espère que la réalisation aura lieu cette année, je suis dans les démarches de production.

4/ En parallèle, quelles sont vos autres envies artistiques actuelles ? Vers quels domaines aimeriez-vous vous tourner ?

Je suis en train d’écrire une web-série avec une amie, Eve Herszfeld, très bonne comédienne que l’on retrouve aussi en télévision et en théâtre. Nous venons juste de débuter et puisque nous sommes un peu superstitieux, nous n’en parlons pas plus. Affaire à suivre, mais le début de notre travail semble prometteur. Croisons les doigts !

5/ Quelle est votre méthodologie de travail en amont des plateaux pour ensuite essayer d’être aussi efficace que possible face au réalisateur ?

Un comédien, lorsqu’il prépare un casting ou un rôle important à défendre, n’a pas toujours le recul suffisant pour analyser son propre travail. Personnellement, il m’arrive parfois de faire appel à un coach pour des scènes où il y a grand enjeu. Je collabore avec Marie-Line BURGUIERE, coach d’acteurs sur Paris et qui a aussi réalisé ma bande démo, visible sur YOUTUBE ou sur la bande démo du comédien. L’approche avec Marie-Line est de travailler un texte avec méthodologie et intelligemment, à me poser les bonnes questions pour comprendre et défendre mon personnage.

J’essaie d’amener à ce dernier, mon vécu et mes émotions, pour ainsi donner différentes couleurs à ses traits de caractère. Désormais lorsque je joue, je peux dire que je suis 100% dans l’état qu’on me demande. Je propose et l’équipe de réalisation valide ou pas, et m’amène alors vers autre chose.

Une fois le scénario et le texte reçus, ma méthodologie consiste à cerner le caractère du personnage afin de comprendre sa place dans l’histoire. Pour chaque scène que j’ai à travailler, je m‘interroge sur l’enjeu. Une fois toutes ces compréhensions faites, j’apprends le texte par cœur, à plat, sans intentions de jeu, ni émotions, afin de l’avoir parfaitement en bouche. Pour justement pouvoir après apporter mes propres couleurs dans mon jeu d’acteur avec aisance, ce qui me permet alors d’être malléable face aux demandes du réalisateur. Il est d’ailleurs très important d’être bien dirigé sur un plateau de tournage, c’est un travail d’équipe entre le réalisateur et le comédien.

Dans mes rôles, je me sers beaucoup de qui je suis en tant que personne, de mon vécu. Qu’il soit drôle ou moins drôle. Lorsque je connais très bien mon texte et que j’interprète un personnage, je m’inspire et pense à des situations que j’ai rencontrées. Ce qui m’aide à être juste et vrai.

Ce fut une joie, Jean-Christophe, de nous entretenir avec vous !

Publié dans Télévision

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