Europe 1 : entretien exclusif avec la journaliste Isabelle Millet, qui anime le journal de 18h 30 !

Publié le par Julian STOCKY

Europe 1 : entretien exclusif avec la journaliste Isabelle Millet, qui anime le journal de 18h 30 !

Bonjour Isabelle,

Merci de nous accorder un peu de votre temps afin de répondre à notre sollicitation !

1/ Vous présentez actuellement, chaque soir de la semaine, le journal d'informations sur Europe 1, de 18h 30 à 19h. Pour commencer, pourriez-vous nous décrire le contenu ainsi que la trame de cette tranche d'informations ?

C'est un journal d'informations classique, nous intervenons comme vous l'avez dit à 18h 30, permettant ainsi de résumer l'actualité de la journée écoulée.

Les faits de la nuit sont donnés de manière factuelle le matin, une analyse approfondie est proposée à midi, et, le soir, nous avons encore plus de recul, ce qui nous permet de développer davantage l'actualité.

Si possible en y ajoutant une plus-value, ce peut être un invité qui va apporter un petit plus à cette actualité et qui va nous aider à encore mieux la décrypter et la comprendre.

2/ Une grande radio généraliste comme l'est Europe 1 propose de multiples rendez-vous d'informations à ses auditeurs. Aussi, quelles sont, selon vous, les clés dans votre journal pour attirer et intéresser les gens sans être redondant ?

C'est une vaste question ! Pour intéresser les gens, je pense qu'il faut essayer d'être le plus claire et le plus didactique possible. Les auditeurs ont envie qu'on leur apporte les clés pour mieux comprendre.

C'est ce que nous essayons de faire sur Europe 1 : ne pas simplement dire un fait, mais chercher à l'expliquer, à en donner les clés pour inciter les auditeurs par eux-mêmes à aller approfondir le sujet.

Aussi, en complément de la transmission et du décryptage de l'information proposés dans le journal de 18h 30, vient ensuite à 19h « Le club de la presse d'Europe 1 ». Un invité de poids est présent chaque soir, pour apporter aux auditeurs une nouvelle plus-value.

3/ La demi-heure que vous animez aux côtés de Nicolas Poincaré ne se compose pas uniquement de reportages en lien avec l'actualité de la journée. Des interviews et des analyses y sont aussi proposées.

A titre personnel, quel exercice appréciez-vous le plus, entre la transmission de news aux auditeurs pour les informer, et l'échange oral avec un invité pour notamment mieux faire comprendre une situation ?

J'aime beaucoup l'exercice des interviews, qui consiste à sélectionner les questions les plus pertinentes.

Je trouve, de plus, que cela correspond aux attentes des auditeurs à cette heure-là. Comme je vous l'expliquais précédemment, après la communication de l'information vient ensuite le temps de l'analyse, du décryptage mais aussi de la justification : « Monsieur l'invité, expliquez-vous et expliquez-nous! ».

Prenons l'exemple de la grève des auto-écoles il y a quelques jours, en désaccord avec la loi Macron. Il est très intéressant de savoir pourquoi ils manifestent mais c'est aussi bien de pourvoir échanger avec eux ensuite. Je me faits alors le reflet de l'auditeur, qui ne comprend pas forcément cette grève face à une loi qui doit permettre de réduire le coût et les délais.

C'est là que l'exercice de l'entretien devient particulièrement intéressant. Cela fait aussi partie de mon métier et j'apprécie avoir un journal dans lequel je peux effectuer des interviews.

4/ Votre tranche horaire est très rythmée et très cadencée. Justement, pour qu'elle soit pertinente pour les nombreux auditeurs vous écoutant chaque soir, quelle est votre méthodologie de travail en amont de l'antenne ?

Je pense que vous avez mis le doigt sur quelque chose de très important : la radio n'est rien sans un certain rythme. Nous avons en effet un temps imparti qui est très limité.

Lorsque j'arrive à la radio, le matin vers 10h, m'est alors communiqué la durée de mon journal du soir. Elle peut être de 18 minutes et 10 secondes, 20 minutes et 15 secondes ou bien encore 25 minutes et 12 secondes.

Je dois absolument respecter ce temps, pour notamment satisfaire les annonceurs aux heures précises auxquelles leur publicité doit être diffusée. Mais aussi pour ne pas entrainer un éventuel retard du légendaire carillon d'Europe 1 : il est impossible que celui de 19h soit diffusé deux minutes plus tard, puisque de nombreuses personnes calent leur emploi du temps sur notre carillon.

C'est donc un exercice complexe ! Une fois le temps imparti communiqué, je sais ensuite, avec l'expérience, le nombre de sujets que je vais pouvoir développer, de 10 à 13 généralement, mais aussi s'il me sera possible d'inviter un ou plusieurs intervenants extérieurs à la radio.

Il faut ensuite déterminer la place que l'on souhaite laisser à chaque information, non pas en fonction de notre sensibilité, même si elle entre sans doute en jeu, mais surtout en fonction de l'actualité.

Typiquement, j'entendais ce matin, chez Thomas Sotto, l'intervention de notre envoyé spécial en Ukraine. Je me suis immédiatement dit qu'il serait intéressant de le faire intervenir plus longuement dans le journal ce soir, de part la pertinence de ses propos.

L'organisation en amont de l'antenne est de haute précision, c'est presque de la couture voire de l'horlogerie. Un tour de table est aussi fait avec chaque chef de service, pour définir ce qui est incontournable.

Ainsi, le jour de publication des chiffres du chômage, ce thème sera nécessairement abordé. Reste alors à en définir la forme : soit de façon très factuelle en cas de stabilité, sinon, justement parce qu'ils subissent une évolution particulière, un développement en sera proposé à nos auditeurs.

Des choix de derniers moments sont parfois faits, notamment lorsqu'un reporter nous indique qu'il vient de recueillir un témoignage exclusif. Comme peut l'être celui d'une personne restée bloquée pendant six heures sous une avalanche.

Le journal est donc construit sur un temps précis et il peut être bousculé à tout moment de la journée en fonction de l'actualité.

5/ Selon l'actualité, il arrive ponctuellement que des évènements instantanés viennent grandement perturber et chambouler l'ordre et la durée de l'émission. Comment gérez-vous alors pareille situation ? Que faut-il faire dans ce cas pour être efficace ?

Il était évident, lors des événements tragiques vécus récemment, que l'antenne devait être bousculée pour passer en édition spéciale non-stop !

Dans ces cas-là, nous sommes alors portés par l'actualité et l'on ne se pose pas trop de questions. On essaie juste d'être le plus précis possible, surtout avec des sujets aussi sensibles. Nous faisons confiance à nos reporters et nos chefs de service, que nous écoutons beaucoup. Les rédacteurs en chef nous guident également grandement.

C'est l'une des forces d'Europe 1 : la rédaction est vraiment exceptionnelle et sait être à la hauteur de l'événement. Nos rédacteurs en chef et nos chefs d'édition sont d'une grande précision, me permettant, alors que je suis à l'antenne sans document, d'orchestrer l'émission.

J'ai vécu début janvier mes premières éditions spéciales à Europe 1 et j'ai été bluffée par la capacité de réaction et la force de proposition de notre rédaction. Sa mobilisation a été parfaite. Même des services sans lien direct avec la tragique actualité de ce moment, comme ceux du sport ou bien encore de l'économie, nous ont accompagnés.

L'émulation connue m'a beaucoup aidé : une édition spéciale est alors assez simple à faire pour le présentateur.

6/ Vous animez depuis plusieurs années des journaux d'informations sur la station. Vous avez notamment participé à la matinale. Quels souvenirs gardez-vous de cette expérience ?

La matinale est une tranche horaire fabuleuse, car nous sommes alors les premières personnes à informer les auditeurs. On entre dans l'intimité d'un foyer, l'accompagnant du petit-déjeuner à la salle de bain. Nous avons alors vraiment le sentiment d'appartenir à la vie des français, de leur être utiles et importants.

J'ai ainsi d'excellents souvenirs professionnels des matinales, certainement même mes meilleurs. A l'inverse, cet exercice est très compliqué d'un point de vue physique. J'ai fait cela pendant seize ans, me levant entre une et trois heures du matin selon les années et les tranches que j'ai pu présenter, et j'en ressens encore aujourd'hui les difficultés pour trouver le sommeil.

Aimeriez-vous présenter des émissions sur d'autres thématiques, déconnectées de l'actualité pure ?

J'aime beaucoup l'actualité, cette dernière me porte ! J'ai toujours voulu faire cela. Donc je ne me suis pas vraiment posé la question.

Pourquoi pas, car je suis très curieuse, je ne ferme aucune porte et j'aime tous les secteurs. Je m'intéresse aussi bien aux sports, qu'à l'économie ou à la politique étrangère. On ne sait pas, un jour peut-être.

7/ Pour finir, qu'avez-vous envie de dire aux lecteurs du blog pour les inciter à vous suivre, de lundi au vendredi, à 18h 30 sur Europe 1 ?

Suivez nous, car c'est la seule tranche d'une demi-heure tout en direct pendant laquelle vous avez de l'information, des décryptages et des invités.

Un grand merci Isabelle pour votre disponibilité !

Publié dans Radio

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